Le maire de Montréal a annoncé que trois centres d'injection supervisée de drogue verront le jour prochainement dans la métropole, soit un de moins que prévu. « Ça va se faire assez rapidement », a dit Denis Coderre lors de la rencontre du comité exécutif mercredi matin.
Un texte de François Cormier
Le maire Coderre laisse entendre que les quartiers Hochelaga-Maisonneuve et Ville-Marie pourraient accueillir ces centres. « Il y a une réalité dans Ville-Marie, mais aussi d'autres arrondissements », a-t-il plaidé.
Conscient que le sujet soulèvera de l'opposition, Denis Coderre annonce qu'il travaillera avec les organismes et les citoyens pour en arriver à des solutions. « Il est clair, sans l'ombre d'un doute, que ces sites sont importants pour la santé publique et pour la sécurité », a-t-il affirmé.
« Je veux commencer à vous préparer mentalement. Il y aura du syndrome ''pas dans ma cour'', mais c'est un passage obligé. »
— Denis Coderre
Trois centres au lieu de quatre
En décembre 2013, la Direction de la santé publique Montréal avait pourtant annoncé que quatre centres d'injection supervisée seraient aménagés pour les utilisateurs de drogue.
On prévoyait alors des coûts récurrents de 2,7 millions de dollars. Il fallait également prévoir 3,2 millions de dollars pour lancer le service, procéder à l'achat d'équipement et aménager les sites désignés.
En 2011, la Cour suprême du Canada avait rejeté une demande du gouvernement fédéral pour fermer un tel centre à Vancouver.
Elle avait jugé que le centre d'injection de drogue supervisée Insite pouvait continuer de se prévaloir de l'exemption à la loi qui lui permet d'offrir ses services aux toxicomanes. À l'époque, la ministre de la Santé fédérale, Leona Aglukkaq, s'était dite déçue de la décision unanime du plus haut tribunal au pays.