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L'Ukraine appelle à l'aide militaire, Moscou accusé d'"invasion"

L'Ukraine appelle à l'aide militaire, Moscou accusé d'"invasion"

Kiev a demandé jeudi aux Occidentaux une aide militaire "d'envergure" face à l'entrée de troupes russes dans l'Est séparatiste, faisant craindre une guerre ouverte entre la Russie et l'Ukraine.

Les deux ambassadeurs ukrainiens auprès de l'Union européenne et de l'OSCE ont tous deux, pour la première fois, dénoncé une "invasion" russe.

Le président ukrainien Petro Porochenkochef de l'Etat ukrainien a annulé jeudi sa visite en Turquie et réuni en urgence son Conseil national de sécurité et de défense face à une "détérioration rapide de la situation" due à l'"entrée des troupes russes".

L'ambassadeur ukrainien auprès de l'Union européenne a de son côté demandé à Bruxelles une "aide militaire d'envergure" face à une "invasion russe non dissimulée", alors que son homologue auprès de l'OSCE a fait état d'"une invasion directe des forces militaires russes dans les régions de l'est de l'Ukraine".

Les autorités ukrainiennes ont affirmé peu avant que les "troupes russes" avaient pris le contrôle la veille de la ville frontalière stratégique de Novoazovsk, cité côtière de 11.000 habitants située à 100 km au sud du bastion rebelle de Donetsk.

Des journalistes de l'AFP avaient déjà constaté mercredi que les insurgés ont pris position sur la route entre Donetsk et Novoazovsk, où tous les points de contrôle sont désormais tenus par les rebelles.

M. Porochenko a également évoqué la capture des localités d'Amvrosiïvka et Starobechevé, au sud-est de Donetsk, où l'AFP a constaté que l'armée ukrainienne avait abandonné derrière elle armes et munitions en quantité, ce qui témoigne d'une retraite précipitée.

Le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko a indiqué qu'un "bataillon tactique des forces armée russes" avait déployé un "quartier général" en périphérie de la localité de Pobeda", située à 48 km au sud-est du bastion des rebelles de Donetsk et à 60 km à l'ouest de la frontière russe.

Les accusations d'ingérence directe en Ukraine se sont multipliées contre Moscou mercredi et jeudi, l'ambassadeur américain en Ukraine Geoffrey Pyatt accusant la Russie d'être "directement impliquée" dans les affrontements.

Il a également affirmé que Moscou avait envoyé des "systèmes de défense anti-aérien les plus récents dont le Pantsir-S1", dans l'Est. L'Otan et la Pologne ont précédemment affirmé avoir des preuves que des troupes régulières de l'armée russe opéraient en Ukraine.

Le président français François Hollande a souligné jeudi qu'une éventuelle présence de soldats russes dans l'est de l'Ukraine serait "intolérable et inacceptable", tandis que la chancelière allemande Angela Merkel avait déjà estimé qu'il fallait "faire la lumière" sur ces incursions supposées.

Dans la foulée de ces accusations, l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) a tenu jeudi à Vienne une réunion spéciale consacrée aux "violations russes en Ukraine".

Signe de l'escalade significative de la situation, Kiev a demandé mercredi une "aide pratique" et des "décisions cruciales" de l'Otan lors du sommet qui doit se tenir le 4 septembre au Royaume-Uni. "Nous avons besoin d'aide", a résumé le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk.

Kiev avait déjà annoncé en début de semaine avoir capturé dix parachutistes russes qui se trouvaient sur son territoire, à une vingtaine de kilomètres de la frontière. "Un accident" selon Moscou, qui s'est contenté de minimiser la situation.

Les inquiétudes se multiplient pourtant en Russie même, où plusieurs journaux indépendants ont exigé la vérité sur une participation militaire russe au conflit. Des médias d'opposition ont également publié des reportages sur l'enterrement lundi près de Pskov (ouest) de deux parachutistes russes ayant, selon leurs proches, péri en Ukraine.

Les autorités russes ont pour leur part déclaré "vérifier" les informations concernant ces funérailles. Selon une association de mères de soldats, 400 soldats ont été tués ou blessés en Ukraine, où officiellement la Russie n'a pas déployé de troupes.

Le "Premier ministre" séparatiste, Alexandre Zakhartchenko, a reconnu mercredi que des troupes russes combattaient aux côtés des rebelles, mais a affirmé qu'il s'agissait de volontaires en "vacances".

"Beaucoup de soldats russes nous on rejoints, préférant passer leurs vacances non à la plage mais aux côtés de leurs frères luttant pour la liberté du Donbass", a-t-il lancé.

A Donetsk, bastion de l'insurrection prorusse, 11 civils ont été tués dans les bombardements dans les dernières 24 heures selon les autorités locales. Des journalistes de l'AFP ont entendus de violents bombardements dès le petit matin dans les quartiers nord de Donetsk.

Les combats entre l'armée ukrainienne et rebelles pro-russes dans l'est de l'Ukraine ont fait plus de 2.200 morts depuis la mi-avril, dont la moitié au cours du seul mois écoulé, selon le dernier rapport de l'ONU.

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