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«Nouvelle adresse» à Radio-Canada: une série comme la «vraie vie»

«Nouvelle adresse» à Radio-Canada: une série comme la «vraie vie»
Ici Radio-Canada Télé

L’auteur Richard Blaimert a mis en scène une famille comme les autres dans sa nouvelle série, Nouvelle adresse. Une famille qui pourrait ressembler à la vôtre, à celle de vos voisins, de vos collègues, de vos amis. Et vous vous attacherez rapidement aux membres de ce clan Lapointe, qui logeront tout l’automne et tout l’hiver, le lundi, à 21h, à Radio-Canada dès le 8 septembre prochain. Vous vivrez avec eux le drame qui les secoue, mais aussi les parcelles de joie qui éclaireront leur parcours et, surtout, celui de Nathalie, une battante magnifiquement interprétée par une Macha Grenon sereine, à qui le rôle va comme un gant.

Le synopsis est très simple: une brillante journaliste qui élève seule ses trois enfants apprend que le cancer dont elle était remise depuis deux ans la ronge de nouveau. Dès lors, sa famille doit se serrer les coudes pour surmonter l’épreuve. Le résultat aurait pu être larmoyant, pesant, lassant. Il est plutôt sensible, réaliste, bouleversant, rempli de pudeur et d’empathie. «La vie prend le dessus même si la mort plane», a relevé Sophie Lorain, réalisatrice des neuf premiers épisodes, en visionnement de presse, mardi matin On ne saurait mieux dire.

«Je ne vais pas guérir»

Nouvelle adresse s’ouvre sur une scène coup de poing. Dans le bureau de son médecin, Nathalie comprend au regard sombre et aux paroles du docteur que les nouvelles ne sont pas bonnes.

Pourtant, deux ans plus tôt, le spécialiste lui assurait qu’en lui retirant un rein, le pire serait derrière elle. Hélas, la maladie est revenue en force, emmenant avec elle métastases et douloureuses complications. Nathalie n’en a plus que pour quelques mois à vivre, peut-être un an. «Je ne vais pas guérir», laissera gravement tomber l’héroïne, le regard dans le vide.

On plonge doucement dans l’univers des Lapointe au premier épisode, en découvrant d’abord la mère qu’est Nathalie, une chef de maisonnée monoparentale depuis que le père a abandonné les siens pour s’exiler en Argentine – on sent que le sujet est encore sensible entre Nathalie et ses enfants. Une maman aimante, inquiète, près de sa marmaille adolescente, qui laisse ses rejetons s’exprimer et débattre, sans pour autant être leur amie.

Son garçon et ses filles, épanouis, s’affirment et prennent leur place. Émile (Antoine Pilon), 19 ans, assume déjà le rôle d’homme du foyer et veille au bonheur de sa mère, de ses sœurs et de son amoureuse, Ariane (Laetitia Isambert-Denis). Léa (Marguerite Bouchard), 14 ans, est fonceuse, fougueuse et a la répartie bien aiguisée. Seule la cadette, Romy (Jade Charbonneau), 12 ans, donne un peu de fil à retordre à son entourage en s’isolant et en laissant ses notes chuter sérieusement.

Et si les déboires scolaires de la fillette plaçaient Nathalie sur la route de l’âme sœur? Justement, le directeur de l’école, André Beaulieu (Benoît Gouin), se pâme devant ses chroniques et aimerait bien discuter des problèmes de Romy avec elle, en tête à tête, un vendredi soir. Reste à voir si Nathalie voudra bien se laisser aller, se sachant condamnée d’avance.

Différents caractères

Chez les Lapointe, petit groupe uni où, comme ailleurs, on se cache parfois des secrets et on se lance des taquineries, il y a aussi la frivole Magalie (Monia Chokri), petite sœur de Nathalie. Les deux frangines ont une belle complicité, mais n’entretiennent pas le même mode de vie, ce qui crée parfois des frictions entre elles. Magalie incitera Nathalie à penser un peu plus à elle-même et à mettre de côté ses obligations familiales pour se détendre. Designer, célibataire, Magalie n’est pas à la recherche de l’amour avec un grand A ; elle est plutôt du genre à chercher l’exaltation auprès d’une… ou plusieurs personnes.

Le frère aîné se nomme Laurent (Jean-François Pichette). Sérieux et responsable, l’homme protège son monde et prend soin de tout un chacun, allant jusqu’à rappeler à Nathalie ses dates de rendez-vous chez le médecin. Avec son épouse, Johanne (Sophie Prégent), Laurent a adopté deux enfants. Ils forment ensemble un couple «parfait», impliqué, qui veut (parfois trop) aider.

Olivier (Patrick Hivon), qui complète le quatuor, vit à Los Angeles, est homosexuel et vient de perdre son conjoint des dix dernières années. Leurs parents, Janine (Muriel Dutil) et Gérard (Pierre Curzi), aiment profondément leur famille, mais sont parfois maladroits quand vient le temps d’échanger ou de donner un coup de main. Chacun réagira à sa manière lorsque le bruit de la récidive du cancer de Nathalie commencera à circuler.

Enfin, ce beau portrait est complété par l’excentrique et émotive Danielle (délicieuse Macha Limonchik), voisine de Nathalie, dont le mariage bat sérieusement de l’aile et dont le fils soldat est parti en mission à l’étranger. Danielle traquera son mari pour vérifier s’il la trompe et, enragée de ses découvertes, noiera son chagrin dans le jus de légumes… rehaussé d’un peu de vodka. Elle aussi gérera à sa façon le tsunami qui emporte Nathalie.

Pas de ligne droite

Nouvelle adresse, c’est un doux et heureux mélange de drame et d’humour, de hauts vertigineux et de bas éreintants. En somme, c’est exactement comme la «vraie vie», où tout n’est jamais tout noir, ni tout blanc, où les incidents cocasses ponctuent souvent les plus grandes malchances, comme des petites bulles de bonheur qui nous éclatent au visage pour nous éviter de sombrer totalement quand le trou paraît béant. «La vie a horreur des lignes droites», a illustré Sophie Lorain, qui fait équipe avec Rafaël Ouellet derrière la caméra. Ce dernier a ficelé les trois derniers épisodes de l’automne.

Une deuxième saison de Nouvelle adresse avait été commandée par ICI Radio-Canada Télé avant même que la première ne prenne l’antenne. D’emblée, Richard Blaimert estime que son histoire pourrait se boucler en trois saisons, mais demeure ouvert à toute autre possibilité, selon l’accueil qu’on réservera à sa série. Mais une chose est certaine : le créateur a déjà décidé de la finale de Nouvelle adresse. Sera-t-elle positive ou négative pour Nathalie? «Je ne crois pas aux miracles et ce n’est pas une série magique», s’est contenté de répondre celui qui a jadis pondu Le monde de Charlotte, Un monde à part, Les hauts et les bas de Sophie Paquin et Penthouse 5-0.

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