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Thomas Mulcair rabroue Ottawa qui propose de sabrer dans le financement en santé

Santé: Thomas Mulcair rabroue Ottawa
CP

OTTAWA - Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, accuse les conservateurs de politiser le débat sur la marijuana, et précise que pour son parti, la consommation de cannabis est un choix personnel.

M. Mulcair n'est cependant pas allé jusqu'à prôner la légalisation du cannabis, comme le propose le chef libéral Justin Trudeau, affirmant qu'il reste certains aspects à examiner avant d'en arriver là.

«Depuis 40 ans, le NPD croit qu'il est insensé qu'une personne ait un dossier criminel pour la simple possession ou consommation personnelle d'une petite quantité de marijuana», a-t-il déclaré mercredi lorsqu'on lui a demandé pourquoi son parti n'appuyait pas l'idée de M. Trudeau. «Mais ce que nous disons également, c'est qu'il existe des enjeux complexes, notamment en ce qui a trait à l'offre, qu'il faudra examiner plus attentivement (...) Il reste encore beaucoup de travail à faire avant de trouver les solutions.»

M. Mulcair, s'adressant aux journalistes en marge de l'assemblée annuelle de l'Association médicale canadienne (AMC), à Ottawa, a également rappelé que l'opinion publique sur la marijuana commençait à changer. «Tout bouge dans la même direction. Même l'Association canadienne des chefs de police dit que nous devrions nous éloigner du système actuel», a-t-il dit après son discours, le premier présenté par un chef de l'Opposition à l'assemblée annuelle de l'AMC.

Il refuse de croire que la marijuana puisse être une «drogue d'introduction» à des drogues plus dures, ajoutant que cet argument «fait très années 1960», et qu'il a déjà été réfuté.

Et le fait que le cannabis soit plus puissant aujourd'hui ne change pas son avis sur le sujet. «Lorsque j'étais étudiant, cela faisait partie de la culture, mais ce que nous fumions à l'époque était à peu près aussi puissant que de l'origan comparativement à ce que l'on retrouve sur le marché aujourd'hui.

«Je crois que c'est un choix personnel», a-t-il cependant rappelé.

Ces remarques de M. Mulcair sur la marijuana surviennent au lendemain de celles du ministre de la Justice, Peter MacKay, qui indiquait que le gouvernement fédéral étudiait encore la possibilité de permettre aux policiers de donner une amende aux individus pris avec de petites quantités de marijuana plutôt que de les poursuivre au criminel. M. MacKay avait alors déclaré que tout changement à la loi devrait avoir lieu rapidement.

«Avec environ huit projets de loi en Chambre ou en attente d'être présentés devant le Parlement, nous manquons de temps pour ce qui est de déposer de nouveaux projets de loi», a-t-il expliqué. «Mais je considère qu'il s'agit d'un enjeu important, donc si nous voulons le déposer, cela devra avoir lieu dans les six prochains mois.»

Dans son discours aux médecins, M. Mulcair a accusé les conservateurs d'avoir essayé, sans succès, de recruter des médecins pour une croisade idéologique contre la marijuana.

Trois groupes du domaine médical, incluant l'AMC, ont récemment refusé l'invitation d'Ottawa de participer à une campagne pour sensibiliser la population aux dangers de l'usage de la marijuana chez les jeunes. Ces associations ont expliqué que le sujet était devenu «une joute politique partisane».

Justin Trudeau a déclaré que la campagne envisagée constitue une attaque à peine voilée de sa position en faveur de la légalisation, alors que la ministre de la Santé, Rona Ambrose, a nié cette allusion plus tôt cette semaine lors de la réunion annuelle de l'AMC.

M. Mulcair a accusé les conservateurs d'être plus intéressés à couper le financement aux soins de santé publics qu'à le maintenir. Il a promis que si le NPD est élu, il utilisera tous les surplus du budget pour annuler les 36 milliards $ de compressions sur 10 ans proposées par les conservateurs dans les paiements de transfert aux provinces en matière de santé.

Un porte-parole du cabinet du premier ministre, Carl Vallée, a rejeté le chiffre avancé par le chef du NPD. «Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité», a-t-il insisté par courriel. «Les transferts aux provinces pour les soins de santé n'ont jamais été aussi élevés, et ils continueront de croître de manière prévisible et durable dans l'avenir. Ce financement record atteindra 40 milliards $ annuellement d'ici la fin de la décennie.»

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