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Asie: le pape propose un dialogue "fraternel" aux pays comme la Chine et le Vietnam

Asie: le pape propose un dialogue "fraternel" aux pays comme la Chine et le Vietnam

Le pape a demandé dimanche à des pays comme la Chine et le Vietnam qui n'ont pas encore de "relations pleines" avec le Vatican, d'accepter d'en établir, en répondant à l'offre de "dialogue" respectueux des cultures que François leur a proposé.

Devant les évêques d'Asie rassemblés dans la ville sud-coréenne de Haemi, le pape a longuement évoqué le désir de l'Eglise d'établir un "dialogue" avec les cultures régionales dans leur diversité.

Plus tard dans la soirée, il a appelé les jeunes catholiques du continent, rassemblés pour la messe finale de la Journée asiatique de la jeunesse, à "s'éveiller" et à lutter pour la justice et les valeurs de l'Evangile dans leur société, parfois au risque de leur vie.

La prochaine Journée se tiendra en 2017 en Indonésie.

Sans jamais citer nommément la Chine ou le Vietnam, le pape leur a tendu la main ainsi qu'aux d'autres Etats qui en Asie n'ont pas encore de relations diplomatiques avec le Saint-Siège.

"J'espère sincèrement que, dans cet esprit d'ouverture aux autres, les pays de votre continent avec lesquels le Saint-Siège n'a pas encore une relation pleine n'hésiteront pas à promouvoir un dialogue au bénéfice de tous", a-t-il dit aux prélats, dont deux cardinaux de Hong Kong.

"Je ne parle pas ici seulement de dialogue politique, mais de dialogue fraternel". Ces pays doivent percevoir que "ces chrétiens ne viennent pas comme des conquérants".

L'appel s'adressait aussi à la Corée du Nord, à l'Afghanistan, au Bhoutan, à Brunei, au Laos, au Myanmar notamment.

Avec Hanoï, un dialogue persévérant semble sur le point d'aboutir à l'établissement de relations diplomatiques. Avec Pékin le rapprochement semble au point mort, en raison de la consécration d'évêques sans l'agrément du Vatican.

Le pape avait choisi de tenir le premier discours important de son pontificat sur l'Asie, au "sanctuaire du martyr inconnu" de Haemi, en raison de la vénération qu'il voue aux "martyrs de la foi".

Le cardinal de Manille, Luis Antonio Tagle, un des personnages les plus en vue de l'épiscopat asiatique, s'est félicité de cette insistance du pape: "Avec la béatification (par François de 124 martyrs du début du christianisme en Corée), j'ai été très ému de réaliser que nous avions eu des ancêtres ici qui acceptaient de payer le prix d'être chrétiens, et, si besoin, d'offrir leur vie. C'est une inspiration pour nous tous".

Dans un long discours, François a appelé les évêques à la fois à défendre "l'identité" du christianisme, en puisant dans la vie évangélique, sans la diluer: ce respect de "l'identité" est la condition d'un "vrai dialogue".

Hostile au prosélytisme, François a cité son prédecesseur Benoît XVI: "L'Eglise ne convertit pas par prosélytisme mais par attraction".

L'Église croît régulièrement en Asie -- la Corée du Sud, où 10% de la population est catholique, en est un exemple frappant avec 100.000 baptêmes par an -- mais ne représente que 3,2% de la population.

François a parlé de la "créativité" face à la diversité des réalités asiatiques et "l'empathie" nécessaire pour les autres cultures de l'Asie.

Le pape estime que la foi est d'abord menacée par le matérialisme, l'embourgeoisement et le relativisme, qui caractérisent les pays d'Asie en forte croissance.

Il y a un "relativisme pratique, quotidien, qui, de manière presque imperceptible, affaiblit toute identité".

La foi dans le Christ est "l'antidote" au "cancer du désespoir" qui amène tant de jeunes Asiatiques au suicide, avait-il lancé vendredi aux Coréens.

Le pape n'a pas en revanche évoqué comme menaces les persécutions politiques comme celles existant en Corée du Nord, ou celles religieuses, qu'infligent des communautés religieuses majoritaires, hindous et musulmanes aux petites communautés chrétiennes.

Il a reparlé de la priorité que devait avoir l'accueil des exclus "qui se languissent aux marges de nos sociétés riches". Et aussi de la nécessité que l'Eglise ne soit pas un business.

Le pape, qui semblait de très bonne humeur et en excellente forme, achève lundi un voyage triomphal de cinq jours en Corée, qui a vu 800.000 personnes assister samedi à Séoul à une messe de béatification de 124 martyrs catholiques.

jlv/gab/jh

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