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Le convoi russe pour l'Ukraine ouvre quelques-unes de ses portes

Le convoi russe pour l'Ukraine ouvre quelques-unes de ses portes

UKRAINE - Deux hommes soulèvent la toile d'un des 280 camions du convoi russe, sous le regard attentif d'une vingtaine de journalistes, armés de micros et de caméras. Un peu plus loin, le chauffeur du camion, Alexandre, commente: "Tant de journalistes pour des sacs de sucre..."

Des boites de lait sucré pour enfants, des rations alimentaires pour une personne, ou encore des centaines de bouteilles d'eau minérale: un par un, le contenu de dix camions du convoi a été dévoilé vendredi matin aux journalistes sous le contrôle du ministère russe des Situations d'urgence (MTchS).

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"Nous vous avons tout montré. Vous voyez que nous n'avons rien à cacher: ces camions ne transportent rien d'autre que de l'aide humanitaire", a lancé Sergueï Karavaïtsev, à la tête des activités internationales du MTchS.

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Depuis son départ tôt mardi matin d'une base militaire russe au sud-ouest de Moscou, le convoi humanitaire russe a suscité l'inquiétude de l'Ukraine et de certaines grandes puissances occidentales, qui soupçonnent une tentative de déstabilisation ou de provocation russe sur le sol ukrainien sous couvert de cette aide.

Moscou a jugé "absurdes" de tels scenarios.

"Je ne sais pas combien de temps nous allons rester ici"

Garés flanc à flanc dans une plaine à quelques kilomètres de la ville russe de Kamensk-Chakhtinski - dans la région de Rostov frontalière de l'est ukrainien -, les 280 camions, dont la toile kaki semblait avoir été repeinte à la va-vite en blanc il y a quelques jours, étaient régulièrement survolés par un hélicoptère militaire.

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"Je ne sais pas combien de temps nous allons rester ici. Ma femme m'a appelé tout à l'heure: je lui ai dit, peut-être lundi, peut-être dans deux semaines", explique à l'AFP un des conducteurs, en tenue beige clair comme ses collègues, avant qu'un responsable du MTchS le coupe, lui demandant de ne pas évoquer des sujets sur lesquels "il n'a rien à dire".

"Pour l'instant, nous pouvons seulement dire que le (convoi) restera à cet endroit pendant quelques jours encore. L'heure et la date de départ sont encore soumis à la discussion", a indiqué Sergueï Karavaïtsev à l'agence de presse russe Ria Novosti.

En attendant leur départ, les conducteurs des camions peuvent se reposer dans un campement dressé à quelques mètres de leurs véhicules, a ajouté le responsable russe.

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"La route a été longue, je suis fatigué", confie Evguénié, conducteur. "C'est bien qu'on s'arrête, faut qu'on répare les camions, le chargement est lourd et nous allons devoir rouler encore longtemps".

Interrogé sur les combats qui opposent, en Ukraine, de l'autre côté de la frontière, forces gouvernementales ukrainiennes et séparatistes prorusses, Evguénié hausse les épaules.

"Ce n'est pas notre guerre"

"Moi je n'ai pas peur parce que je ne fais pas ça pour l'argent, donc si je ne rentre pas vivant, tant pis. L'important, c'est de livrer cette aide aux enfants qui meurent là-bas (en Ukraine), aux innocents qui meurent tous les jours à cause de cette guerre", assure-t-il.

Cinquante-neuf représentants ukrainiens -- 41 gardes-frontières et 18 douaniers -- se tenaient prêts vendredi à inspecter le convoi au poste-frontière russe de Donetsk, à une trentaine de kilomètres du campement actuel du convoi.

"Les représentants ukrainiens sont du côté russe de la frontière, ils sont arrivés cette nuit et attendent que le convoi arrive au poste-contrôle pour l'inspecter", a indiqué à l'AFP Paul Picard, chef de la mission d'observation de l'OSCE dans la région.

Cinq représentants du Comité international de la Croix Rouge sont par ailleurs aux côtés du convoi russe, et ils doivent être renforcés incessamment par quinze de leurs collègues, selon un communiqué du CICR.

"Pourquoi les journalistes et les Ukrainiens ne font pas confiance à la Russie?", lance Evguénié. "On veut juste aider. Ce n'est pas notre guerre".

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