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La conférence de Lima sur le changement climatique, dernier jalon prometteur (ministre)

La conférence de Lima sur le changement climatique, dernier jalon prometteur (ministre)

A quelque 100 jours de la 20e Conférence de l'ONU sur le changement climatique, dernier jalon avant le grand rendez-vous de 2015 à Paris, Manuel Pulgar, ministre de l'Environnement du Pérou, assure qu'un accord est à portée de main à Lima pour relever un défi planétaire.

"Je suis optimiste", affirme le ministre dans un entretien à l'AFP, estimant "possible d'obtenir à Lima un projet de texte qui nous permettra d'avancer avec des résultats concrets" pour la Conférence des Parties (COP 21) en 2015 à Paris, où la communauté internationale doit parvenir à un accord global pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement du globe.

"La tâche est lourde, difficile, gratifiante", assure Manuel Pulgar qui sera le président de la COP 20 débutant le 4 décembre dans la capitale péruvienne, où sont attendus 12.000 participants et un millier de journalistes.

"Un sentiment d'urgence habite les 195 pays représentés à la COP" poursuit le ministre, se disant confiant dans le fait que "les éléments-clés pour parvenir à un accord existent" et que la "base de discussion est solide".

Après la conférence de Varsovie en 2013 et avant celle, cruciale, de Paris, les pourparlers de Lima sont appelés à conclure un accord faisant progresser la lutte contre le réchauffement, selon une feuille de route fixée lors de la conférence de Durban en 2011.

Tous les pays doivent parvenir à un accord universel en 2015, applicable à tous, juridiquement contraignant et permettant de respecter l'objectif que s'est fixé la communauté internationale de contenir le réchauffement climatique à +2°C. Cet accord doit entrer en vigueur en 2020.

En amont de la conférence de Lima, le ministre péruvien relève "plusieurs signaux politiques et économiques positifs permettant de penser que nous pouvons parvenir à un tel accord".

"L'Union européenne a déjà entamé un processus visant à réduire de 40% les émissions en 2030 et de 80% en 2050", dit-il.

En outre, ajoute-t-il, les Etats-Unis ont annoncé en juin de nouvelles normes sur les émissions des centrales électriques, visant en particulier le charbon, énergie fossile la plus émettrice de gaz à effet de serre.

Selon Manuel Pulgar qui s'est rendu plusieurs fois en Chine, principal émetteur de gaz à effet de serre dans le monde, le géant asiatique "est passé à l'action et a annoncé une feuille de route".

La présidence de la COP 20 représente sans nul doute pour cet avocat, pionnier du droit de l'environnement au Pérou, l'apogée d'une carrière de près de 30 ans entièrement consacrée à l'écologie.

"La COP 20 sera la plus grande conférence de l'histoire du Pérou, remarque-t-il. Peut-on s'imaginer ce que signifie pour notre pays un événement de cette dimension ? Son coût, son installation, les invitations, les équipes ? C'est un sacrifice énorme".

Malgré six remaniements ministériels depuis le début de la présidence d'Ollanta Humala en 2011, le ministre Pulgar est resté à la tête du portefeuille de l'Environnement, en dépit de certaines tensions internes avec les secteurs économiques.

"Comme président de la COP", indique cet homme énergique de 52 ans, "mon rôle sera d'agir avec impartialité et de générer un climat de confiance".

En parallèle à la COP se tiendra un Sommet des Peuples, regroupant ONG et représentants de communautés indigènes, qui se veut un événement alternatif à la conférence de Lima.

Le Pérou est parmi les 10 pays les plus vulnérables au changement climatique en raison de son incroyable biodiversité, la richesse de sa faune et de sa flore, et sa diversité climatique qui comprend 27 des 32 types de climats répertoriés dans le monde.

La forêt amazonienne couvre 60% de son territoire.

Un environnement unique, menacé par la pollution des lacs et des rivières par les compagnies minières et pétrolières, la fonte des glaciers, la baisse des réserves d'eau et l'accélération de la déforestation.

"Le débat climatique est beaucoup plus qu'un thème environnemental", relève Manuel Pulgar, qui dit connaître le Pérou dans ses moindres recoins, "c'est un problème d'économie, de technologie et de pauvreté".

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