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Irak: l'UE à la recherche d'un accord pour doper les fournitures d'armes aux Kurdes

Irak: l'UE à la recherche d'un accord pour doper les fournitures d'armes aux Kurdes

Réunis en urgence à Bruxelles sous pression de la France, les ministres des Affaires Etrangères de l'UE vont tenter vendredi de s'accorder pour intensifier les livraisons d'armes aux combattants kurdes qui font rempart aux jihadistes de l'Etat islamique en Irak.

Si la décision de livrer des armes revient à chaque Etat membre, l'enjeu est que le Conseil, qui représente les 28, se prononce "en tant que tel pour supporter cet effort et montrer son soutien aux Kurdes et au gouvernement à Bagdad", a souligné un haut responsable de l'UE.

Au pic de la trêve estivale, la réunion, prévue à partir de 10H00 GMT doit rassembler une vingtaine de ministres.

Un accord pour encourager l'armement des forces kurdes et du gouvernement irakien marquerait la volonté des 28 de renverser le rapport de force en Irak, alors que comme les Américains, ils ne souhaitent pas s'engager sur le terrain face aux jihadistes.

Cet aval est notamment réclamé par la France, dont le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, a annoncé qu'elle allait livrer des "armes sophistiquées" aux Kurdes d'Irak, jugés les seuls aptes à renverser le rapport de forces face à l'EI.

"Je sais bien que dans les pays occidentaux c'est la période des vacances, mais enfin quand il y a des gens qui meurent, j'allais dire qui crèvent, il faut revenir de vacances", avait-il tonné mardi, en demandant un sursaut européen.

L'Italie, qui assure la présidence tournante de l'UE, s'est rangée à ses côtés, prônant "un soutien y compris militaire" aux forces kurdes.

Londres a également annoncé jeudi soir que la Grande-Bretagne envisagerait "favorablement" la possibilité d'armer les forces kurdes si la demande lui en était faite.

Tenu par une législation interdisant les ventes d'armes à destination des zones de conflit, Berlin s'en tient pour sa part à la fourniture de moyens militaires non létaux aux autorités régionales kurdes, tels que matériel médical, équipements de vision nocturne, ou véhicules utilitaires tout-terrain.

L'ampleur des exactions de l'EI contre les civils irakiens et de ses succès militaires, avait fait bouger les lignes mardi. Même les pays plus réticents comme la Suède et l'Autriche avaient renoncé à s'opposer aux livraisons d'armes par leurs partenaires le souhaitant, lors d'une réunion d'ambassadeurs.

Les ministres plancheront aussi sur les moyens d'impliquer tous les pays de la région, de l'Arabie saoudite à l'Iran, dans la lutte contre l'EI.

"Il est important que tous montent à bord", car "il ne s'agit pas seulement de réussir à stopper l'offensive de l'EI, mais de la repousser", souligne-t-on dans les services diplomatiques européens. Un défi de taille alors que les jihadistes "essaient de créer leur propre Etat" dans un pays dont ils contrôlent déjà un tiers du territoire.

Autre préoccupation lancinante, celle de la menace représentée par les candidats européens au jihad, que l'avancée de l'EI en Irak ne peut que galvaniser.

Sur le plan humanitaire, les discussions doivent porter sur la mise en place "d'une espèce de mécanisme de coordination pour garantir le plus d'aide possible et assurer un pont aérien effectif" permettant de la délivrer, a indiqué un diplomate européen.

La Commission européenne a débloqué mardi cinq millions d'euros supplémentaires afin de venir en aide aux populations déplacées en Irak, portant son aide totale à 17 millions d'euros pour 2014.

Mais "le problème n'est pas l'argent, c'est l'accès", avait souligné la commissaire européenne responsable de l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva. "Il faut des avions, il n'y en a jamais assez", a souligné un diplomate européen.

Les ministres doivent également discuter de la crise ukrainienne, que le bras de fer entre Moscou et Kiev sur l'accès d'un convoi humanitaire russe aux bastions séparatistes peut faire déraper à tout moment.

Ils procèderont aussi à un premier échange de vues sur l'embargo décrété par Moscou contre les produits agroalimentaires occidentaux, dont l'impact économique est en cours d'évaluation.

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