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Les frappes continuent sur Gaza, l'incertitude totale règne sur une nouvelle trêve

Les frappes continuent sur Gaza, l'incertitude totale règne sur une nouvelle trêve

L'armée israélienne a de nouveau procédé à des dizaines de frappes dimanche dans la bande de Gaza où l'incertitude était totale sur la possibilité d'un nouveau cessez-le-feu négocié entre Israël et le Hamas.

Les informations les plus contradictoires circulaient dans l'après-midi sur la possibilité ou non d'une nouvelle trêve. Les Palestiniens ont promis un communiqué dans l'après-midi, après l'examen de nouvelles propositions des médiateurs égyptiens.

"Les chances de succès des négociations sont faibles", avait déclaré auparavant Ezzat al-Rishq, un haut responsable du Hamas. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, lui, réaffirmé sa fermeté et son refus de négocier "sous les tirs" de roquettes, sans qu'il soit possible de discerner la part de rhétorique.

L'armée israélienne a pris pour cibles 29 objectifs dimanche dans le territoire déjà dévasté, en représailles à la poursuite des tirs de roquettes palestiniens, a-t-elle indiqué. Ce sont plus de 150 raids qui ont ainsi été menés depuis vendredi et l'expiration d'un cessez-le-feu dans les combats qui ont fait près de 2.000 morts, des civils dans une très large majorité.

Un adolescent palestinien de 17 ans a été tué par l'une de ces frappes à Deir al-Balah, dans le centre du territoire, ont indiqué les secours locaux. L'armée israélienne a dit avoir supprimé là un "agent terroriste connu".

Un groupe de jeunes scandant "Dieu est le plus grand" a accompagné le corps du jeune homme, ceint dans un linge ensanglanté et un drapeau jaune, à sa tombe creusée à côté de plusieurs trous semblant avoir été préparés dans l'attente de nouveaux cadavres.

Sa mort porte à quinze le nombre de Palestiniens tués depuis vendredi.

Les hostilités ont repris ce jour-là, après trois jours de trêve au cours desquels Israéliens et Palestiniens ont été incapables de s'entendre sur une prolongation du cessez-le-feu, lors de discussions indirectes au Caire par l'entremise des Egyptiens.

Les frappes israéliennes et les tirs de roquettes palestiniennes ont recommencé, sans jusqu'à présent atteindre l'intensité des jours précédents, lorsque les victimes se comptaient par dizaines.

Au total, 110 roquettes ont été tirées de la bande de Gaza depuis lors, dont 80 ont atteint le territoire israélien (8 dimanche), a dénombré l'armée israélienne.

Une éventuelle nouvelle trêve est suspendue aux discussions menées au Caire entre des belligérants aux exigences apparemment inconciliables. Ces négociations n'ont pas été formellement rompues.

Mais Israël a rappelé ses délégués au Caire vendredi. Les Palestiniens ont menacé de faire de même si les Israéliens ne se montraient pas, et rien n'indiquait que les Israéliens étaient retournés au Caire.

En leur absence la délégation palestinienne, composée de représentants du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, de son allié du Jihad islamique et du Fatah, a eu dimanche avec la médiation égyptienne une nouvelle rencontre au cours de laquelle les Egyptiens étaient censés transmettre aux Palestiniens les positions israéliennes.

Les Palestiniens ont promis un communiqué dans l'heure ou les deux heures à suivre.

"Israël ne négocie pas sous les tirs", donc aussi longtemps que dureraient les tirs de roquettes palestiniens, a répété le Premier ministre israélien à l'occasion d'un conseil des ministres ordinaire dimanche.

"Nous ne mènerons pas longtemps des discussions sans des négociations sérieuses. Les prochaines 24 heures vont déterminer le sort des discussions", avait averti dans la nuit un porte-parole du Hamas, Moussa Abou Marzouk.

Le Hamas accuse Israël de refuser d'accéder à ses exigences fondamentales, comme la levée du blocus imposé depuis 2006 à la bande de Gaza.

Fort de l'ultra-majoritaire soutien de son opinion à la guerre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait assaut d'intransigeance dans ses déclarations publiques, refusant de paraître lâcher quelque chose au Hamas. Il s'est en même temps déclaré prêt à voir l'Autorité palestinienne, plus modérée, jouer un rôle.

Le conseil des ministres de dimanche a été précédé de déclarations belliqueuses des faucons du gouvernement. "Cette situation ne peut plus durer. Il faut vaincre le Hamas, nettoyer le terrain et sortir le plus vite possible de la bande de Gaza", a dit le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, réclamant ainsi le retour dans la bande de Gaza des forces terrestres qui s'en étaient entièrement retirées mardi.

Le mouvement palestinien, lui, doit convertir la résistance à l'armée israélienne en gains politiques auprès de Gazaouis accablés par les morts et les destructions.

"Nous sommes fatigués. Nous voulons pouvoir rentrer chez nous, mais nous voulons obtenir quelque chose en compensation des souffrances que nous avons endurées", explique dans la bande de Gaza Samar Mohammad, 27 ans.

"Bordure protectrice", déclenchée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes et détruire le réseau de tunnels servant à des incursions sur son territoire, a tué 1.916 Palestiniens, selon les secours locaux.

Selon l'Unicef, au moins 447 des victimes étaient des enfants ou des adolescents.

La guerre a également mis au tapis une économie déjà à genoux.

Elle a aussi eu des répercussions en Cisjordanie occupée, théâtre de manifestations et de heurts avec l'armée israélienne qui se sont soldés par une quinzaine de morts palestiniens. Un enfant palestinien de 11 ans a été tué par l'armée israélienne dimanche dans le camp de réfugiés d'al-Fawar, près d'Hébron, dans des circonstances encore obscures.

Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri depuis le 8 juillet.

my-lal/cbo

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