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Ukraine: combats à Donetsk, guerre d'embargos russo-occidentale

Ukraine: combats à Donetsk, guerre d'embargos russo-occidentale

Des combats à l'arme lourde faisaient rage vendredi à Donetsk, le principal fief des séparatistes prorusses, sur fond d'une guerre d'embargos entre la Russie et les Occidentaux et de craintes d'intervention russe en Ukraine.

Les forces ukrainiennes ont déploré 15 morts en 24 heures - sept militaires et huit gardes-frontières essentiellement lors de combats à la frontière de la Russie d'où la 79e brigade des forces armées avait été contrainte de se replier après trois jours d'affrontements.

De fortes explosions et des salves d'armes lourdes ont été entendues dans la nuit et vendredi matin à Donetsk, capitale régionale où les combats meurtriers avaient gagné la veille, pour la première fois, le centre-ville.

Kiev a par ailleurs perdu jeudi deux appareils : un hélicoptère endommagé par des tirs rebelles et contraint de se poser en urgence et un avion de chasse abattu près de la localité de Jdanivka, à 40 kilomètres à l'est de Donetsk, à proximité du site où s'était écrasé l'avion de Malaysia Airlines, abattu le 17 juillet par un missile.

"Les armes avec lesquelles sont abattus nos appareils sont fournies par la Russie", a accusé le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko au cours d'un point de presse.

Il a par ailleurs annoncé la reprise par l'armée de deux localités dans l'Est: Panteleïmonivka (7.000 habitants) à 30 km au nord de Donetsk et Mioussinsk (5.000 habitants) à 74 km au sud-ouest de Lougansk, autre place forte des rebelles.

Sur le site du crash de l'avion malaisien en zone rebelle, les recherches ont été suspendues en raison de l'insécurité. Deux avions de transport militaire -- un néerlandais et un australien - ont rapatrié vendredi aux Pays-Bas 142 experts de la police des Pays-Bas, d'Australie et de Malaisie.

Au moment où les combats redoublent d'intensité et où l'armée ukrainienne tente de "libérer" les villes tenues par les insurgés, les tensions internationales autour de la crise ukrainienne prennent une allure de guerre commerciale.

Après les Occidentaux, Kiev a mis au point des sanctions qui pourront viser 172 particuliers et 65 entreprises, essentiellement russes.

Le Premier ministre Arseni Iatseniouk a cité comme possible sanction l'interdiction du transit des ressources naturelles, alors que près de moitié du gaz russe consommé en Europe transite par le territoire ukrainien.

La Russie frappée de sanctions sans précédent après le crash du MH17 avec 298 personnes à bord a riposté jeudi en décrétant un embargo d'un an sur des produits alimentaires, notamment européens et américains.

Sont concernés le boeuf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, les légumes et les fruits en provenance des États-Unis, de l'Union européenne, de l'Australie, du Canada et de la Norvège.

Alors que Bruxelles prépare une réunion la semaine prochaine, la Pologne a appelé les Européens à faire preuve de solidarité face à l'embargo russe.

"La Russie ne peut pas décider de prendre du porc en Allemagne, des produits laitiers en France ou du boeuf en Espagne. Nous devrions réagir solidairement. Le marché russe n'est pas le nombril du monde", a déclaré le ministre polonais de l'Agriculture Marek Sawicki.

L'Australie, visée par l'embargo russe, a annoncé vendredi un prochain renforcement de ses sanctions contre Moscou.

"Soyons clairs, la Russie est le persécuteur. La Russie est un grand pays qui tente de persécuter un petit pays", a déclaré le Premier ministre australien Tony Abbott.

Les Occidentaux s'alarment en effet de la présence militaire croissante de la Russie à la frontière ukrainienne, prélude, selon eux, à une intervention pour des prétextes humanitaires. Selon l'Otan, le nombre des soldats russes à la frontière est passé de 12.000 hommes mi-juillet à 20.000 hommes actuellement.

En visite à Kiev jeudi, le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a jugé que "la liberté et l'avenir" de l'Ukraine étaient menacés et a mis en garde la Russie, dont l'appui aux séparatistes a gagné, selon lui, "en intensité et en sophistication".

"J'appelle la Russie à se retirer du bord du gouffre, à se retirer de la frontière. N'utilisez pas le maintien de la paix comme prétexte pour faire la guerre", a lancé M. Rasmussen.

Plusieurs villes aux mains des rebelles et assiégées par les forces ukrainiennes, notamment Lougansk, connaissent une situation humanitaire de plus en plus délicate avec des difficultés de ravitaillement et des coupures d'eau et d'électricité.

Selon l'ONU, les combats ont déjà fait plus de 1.300 morts en près de quatre mois et il y a près de 300.000 réfugiés.

am-neo/gmo

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