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Ukraine : Donetsk, fief rebelle sous le feu des obus

Ukraine : Donetsk, fief rebelle sous le feu des obus

L'obus a laissé un trou dans le mur et a soufflé toutes les fenêtres de ce club de gymnatique de Donetsk : le principal fief des insurgés de l'Est de l'Ukraine s'est trouvé jeudi pour la première fois sous le feu des bombardements en plein centre.

Réfugiés dans le sous-sol de ce complexe avec salle de sport et spa, les sept employés présents ont eu plus de peur que de mal. Un gardien assure à l'AFP que personne n'a été blessé.

Quelques centaines de mètres plus loin, l'hôpital numéro un de la plus grande ville du bassin houiller du Donbass n'a pas eu cette chance. Selon les autorités sanitaires régionales, un tir a frappé directement le service d'orthopédie, faisant un mort et deux blessés.

Alors que les explosions retentissent quasi en permanence, seuls de rares passants osent mettre le nez dehors.

"Donetsk est bombardé et l'hôpital est visé", dit un habitant de la ville, comme s'il n'arrivait pas y croire. "Il y a eu des explosions ce matin : ce n'est pas correct", poursuit-il cigarette à la main.

La mairie a fait état dans la matinée de tirs de mortier à proximité des locaux des services de sécurité ukrainiens (SBU), l'une des principales bases des rebelles dans la ville, placée sous haute protection.

La mairie a demandé à la population "de ne pas rester dans les rues et de se mettre à l'abri".

Ajoutant à la confusion, le "Premier ministre" des rebelles de Donetsk, Alexandre Borodaï, a annoncé dans la soirée sa démission. Ce citoyen russe a précisé qu'il avait rejoint la rébellion en tant que "manager de crise", mais qu'il resterait vice-Premier ministre.

Donetsk, dont la population atteignait un million d'habitants avant les hostilités, est assiégée par les troupes ukrainiennes depuis plusieurs jours. Jusqu'à présent, les combats se concentraient dans les quartiers de la périphérie.

A Kiev, le porte-parole militaire, Andriï Lyssenko, a confirmé des "opérations offensives" contre la ville et le deuxième bastion rebelle, Lougansk, mais s'est défendu de toute frappe aérienne.

L'ONU a accusé à la fois les insurgés et les forces ukrainiennes d'avoir recours à des armes lourdes contre des zones habitées, mais les deux parties se rejettent la plupart du temps la responsabilité des destructions.

Dans les faubourgs de Donetsk, des tirs à l'arme lourde ont fait trois morts et cinq blessés parmi les civils dans la nuit de mercredi à jeudi dans le quartier de Boudionivksi (sud-est de la ville), selon mairie.

Un obus y a touché trois immeubles d'habitation et cinq maisons, tandis que des bombardements ont détruit deux maisons dans un village dans la périphérie à l'ouest, a précisé la même source.

A Gorlivka, la place forte du chef rebelle Igor Bezler, 40 kilomètres plus au nord, les autorités locales ont fait état de cinq civils tués et dix blessés.

Les civils payent un prix de plus en plus fort pour les combats qui ont fait, selon l'ONU, plus de 1.100 morts en près de quatre mois et contraint près de 300.000 personnes à fuir la région, la plupart en Russie.

A Lougansk, ville privée d'eau, d'électricité, de communications et d'approvisionnements en nourriture, le maire a lancé un appel à l'aide face à une possible "catastrophe humanitaire".

A Donetsk, dont les rues sont quasi désertes et la plupart des magasins sont fermés, ceux qui restent prient pour la fin du cauchemar.

"Nous voulons juste la paix", lâche Valentina, une pharmacienne de 45 ans. "Peu importe qui gagne, les blancs, les noirs, les rouges. Je ne comprends pas qu'on puisse tuer ainsi".

bur-del/gmo/sym

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