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Areva et le CEA signent un accord avec des Japonais sur les surgénérateurs nucléaires

Areva et le CEA signent un accord avec des Japonais sur les surgénérateurs nucléaires

L'Agence japonaise de l'énergie atomique et des industriels nippons ont annoncé avoir signé jeudi un accord avec une filiale du géant de l'énergie nucléaire français Areva et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour des travaux conjoints sur les surgénérateurs dans le cadre du projet français Astrid censé préfigurer les réacteurs de "quatrième génération".

Selon un communiqué publié jeudi par la partie japonaise, "Mitsubishi Heavy Industries (MHI), Mitsubishi FRB Systems et l'Agence japonaise de l'énergie atomique (JAEA) vont prendre part aux travaux relatifs à la conception du surgénérateur Astrid (en cours de développement en France) et aux recherches afférentes".

Il s'agit d'une étape pratique après une annonce faite lors de la visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe en mai dernier à Paris.

Il est précisé que l'accord concerne le travail de recherche et conception de surgénérateur expérimental à neutrons rapides refroidi au sodium, mais n'est pas valide pour la phase de construction d'Astrid.

Le projet Astrid, porté par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), a pour but de réaliser un prototype préparant la possible future quatrième génération de réacteurs de production d'électricité, vers 2040-2050. Il s'inscrit dans la volonté française de réutiliser une ou plusieurs fois le plutonium très radioactif issu de la combustion de l'uranium dans les réacteurs.

L'utilisation du plutonium comme élément fissile de base implique le développement des réacteurs, mais aussi des opérations de production du plutonium par le retraitement des combustibles irradiés de la filière actuelle.

L'emploi du sodium comme liquide de refroidissement est quant à lui considéré comme efficace, mais présente néanmoins de très gros risques, comme l'ont montré plusieurs accidents, dont un au Japon en 1995.

Malgré cela et le désastre de Fukushima en 2011, lequel a conduit à l'arrêt de tous les réacteurs japonais (48 sans compter ceux de la centrale ravagée), les Japonais ont en matière de maîtrise du cycle nucléaire des ambitions voisines de celles des Français.

Le Japon se dit ainsi prêt à utiliser ses installations, notamment le surgénérateur expérimental de Monju (préfecture de Fukui, sud-ouest), pour participer à des tests en collaboration avec ses partenaires français.

Ce prototype de conception déjà ancienne est stoppé depuis un incident en août 2010. il venait alors tout juste d'être remis en fonction, après 14 ans et demi d'arrêt au grave accident en 1995. Une nouvelle utilisation est toutefois impossible dans l'immédiat car il doit encore faire l'objet d'examens poussés de la part de l'Autorité de régulation nucléaire japonaise qui a durci toutes les normes de sûreté. Monju est en outre dans le collimateur du gendarme du secteur et des organisations antinucléaires en raison de négligences passées dans le contrôle des équipements.

kap/jr

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