Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Télécoms: un prétendant en moins pour T-Mobile US, convoité par Iliad (Free)

Télécoms: un prétendant en moins pour T-Mobile US, convoité par Iliad (Free)

Quel avenir pour l'opérateur de téléphonie mobile américain T-Mobile US? L'hypothèse jusqu'ici privilégiée, un mariage avec son compatriote Sprint, semble écartée dans l'immédiat, mais cela ne suffira pas forcément à le convaincre d'accepter le français Iliad comme lot de consolation.

"Au début de cette semaine, T-Mobile US était courtisé par deux prétendants, une jeune et audacieuse entreprise française et une entreprise plus vieille, plus sage et plus riche à la recherche d'une (peut-être dernière) chance de gloire. Mercredi matin, tout ça c'est de l'histoire ancienne", résume le site d'analyses 247Wallst.com.

Sprint, contrôlé par le groupe japonais Softbank, n'a pas confirmé officiellement qu'il jetait l'éponge, mais le nouveau patron dont il a annoncé la nomination mercredi, Marcelo Claure, paraît avoir renoncé à une fusion, au moins pour l'instant.

"Même si la consolidation a du sens à long terme, pour l'instant nous allons nous concentrer sur la croissance et le repositionnement de Sprint", commente M. Claure dans un communiqué.

Même tonalité pour Masayoshi Son, le patron de la maison mère japonaise de Sprint Softbank, qui n'avait pas caché son ambition de rapprocher les deux petits opérateurs américains pour pouvoir mieux rivaliser avec les géants Verizon et AT&T.

Il indique mercredi: "Tout en continuant à croire que la consolidation du secteur améliorera la compétitivité et profitera aux consommateurs, notre objectif pour maintenant sera de faire de Sprint l'opérateur ayant le plus de succès."

Concernant Iliad, maison mère de l'opérateur Free, qui propose 15 milliards de dollars pour acquérir 56,6% du capital, soit 33 dollars par action, T-Mobile US campe jusqu'ici sur un "pas de commentaire".

Mais la presse anglo-saxonne rapportait mardi soir que son grand actionnaire à 67%, l'allemand Deutsche Telekom, juge le prix insuffisant au regard de celui non officiel discuté avec Sprint/Softbank: 40 dollars par action, ce qui valoriserait l'ensemble de la société à 32 milliards de dollars.

Iliad n'a pas voulu commenter mercredi, mais son action a clôturé en baisse de 5,71% à la Bourse de Paris. A Wall Street, Sprint a plongé de 18,96% et T-Mobile US de 8,40%. A Tokyo, Softbank avait perdu 3,50%.

La situation fait au moins un heureux: Tom Wheeler, le président du régulateur américain des télécoms (FCC), s'est félicité mercredi de l'abandon du projet de mariage entre Sprint et T-Mobile, estimant que "quatre opérateurs mobiles nationaux, c'est bon pour les consommateurs américains".

Si Sprint et Softbank n'avaient jamais annoncé d'offre formelle, c'est justement car ils peinaient à convaincre les régulateurs américains, qui avaient déjà bloqué en 2011 pour des raisons de concurrence le rachat de T-Mobile US par AT&T.

Les analystes de Credit Suisse n'excluent pas mercredi que Sprint refasse une tentative dans quelques années en cas d'alternance politique à Washington. "Historiquement, les Républicains (aujourd'hui dans l'opposition face à l'administration Obama) ont une vision plus favorable de la consolidation que les Démocrates", relèvent-ils.

Dans l'immédiat toutefois, "la sortie de Sprint libère la voie pour d'autres candidats potentiels", jugent-ils.

T-Mobile est "tout à vous Iliad, si vous pouvez vous le permettre", ironisent les experts de Bank of America, jugeant que "la petite taille (de l'entreprise française) rend une augmentation importante de son offre difficile sans aide" et qu'il n'a qu'une "faible chance" de trouver un partenaire. Pour eux, Deutsche Telekom pourrait opter pour une position de repli et laisser sa filiale américaine indépendante.

Plusieurs analystes évoquent aussi l'opérateur satellitaire américain Dish Network, qui rencontrerait moins d'opposition des régulateurs et s'était dit par le passé intéressé par T-Mobile US tout en reconnaissant ne pas faire le poids face à Softbank.

Le patron de Dish, Charlie Erlen, a reconnu mercredi que la nouvelle donne avait "probablement augmenté ses options", mais jugé que "les chances de grosses transactions avant des enchères (de fréquences prévues plus tard cette année aux Etats-Unis, NDLR) ne sont pas très grandes".

Credit Suisse envisage aussi parmi les candidats potentiels America Movil, le groupe du milliardaire mexicain Carlos Slim.

soe/jum/elm

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.