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La comète Tchourioumov-Guérassimenko se dévoile peu à peu

La comète Tchourioumov-Guérassimenko se dévoile peu à peu

Un corps et une tête reliés par un cou qui apparaît plus clair, -70 degrés de température en surface: au fur et à mesure que la sonde Rosetta approche de sa cible, la comète Tchourioumov-Guérassimenko, découverte en 1969, dévoile peu à peu sa forte personnalité.

"Les modèles que nous avions pu élaborer avec mes collègues suggéraient une forme assez complexe, mais étaient en-deçà de la réalité", a déclaré à l'AFP Philippe Lamy, du Laboratoire d'astrophysique de Marseille (LAM), dans le sud de la France.

Le LAM (CNRS/Aix-Marseille Université) a conçu et développé la caméra Osiris-Nac, un des onze instruments de la sonde Rosetta, qui prend des images très régulièrement de la comète.

La surprise est venue de la forme double de son noyau, de 4 km de diamètre, qui "suggère deux composantes imbriquées". Là où les néophytes entrevoient la forme grossière d'un canard en plastique, les astrophysiciens parlent de "binaire en contact".

De nouvelles images d'Osiris-Nac permettent de distinguer une zone centrale plus brillante, au niveau de jonction entre les deux "lobes" du noyau.

"Cette zone plus claire pourrait découler de la composition ou la granulométrie des matériaux qui se trouvent là, mais elle pourrait également n'être qu'un effet visuel provoqué par la topographie tellement étrange du noyau", selon le CNES (Centre national d'études spatiales), établissement public français.

Les images montrent par ailleurs "clairement la présence d'une coma entourant le noyau", indique le CNRS, le Centre national français de recherche scientifique.

Alors que le noyau est la partie solide de la comète, constitué de glace et de poussières, la coma, ou chevelure, est un mélange de poussières et de gaz éjectés du noyau, qui s'étend au fur et à mesure que la comète se rapproche du Soleil. Si la comète est suffisamment "active", deux queues peuvent se former.

Un autre instrument de Rosetta, le spectromètre imageur Virtis, a quant à lui fourni les premières indications de la température moyenne de surface de la comète, évaluée par les scientifiques à -70°C. C'est froid, mais pas assez pour que la comète soit entièrement recouverte de glace.

Cela confirmerait plutôt qu'une grande partie de la surface est formée d'"une croûte poussiéreuse et foncée".

La mission Rosetta a été approuvée il y a plus de 20 ans par l'Agence spatiale européenne (ESA).

La sonde avait initialement rendez-vous avec une autre comète, Wirtanen, en 2011. Mais en raison de problèmes rencontrés par les premières fusées Ariane 5, le tir avait été repoussé et la cible changée, l'ESA choisissant cette fois la comète Tchourioumov-Guérassimenko.

vm/na/gf

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