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Vol inédit de cocaïne au siège de la police parisienne: un policier arrêté

Vol inédit de cocaïne au siège de la police parisienne: un policier arrêté

Fin du suspense et enquête éclair: un brigadier de police a été interpellé samedi, soupçonné de la disparition inédite de plus de 50 kg de cocaïne au 36 Quai des Orfèvres, siège mythique de la police judiciaire (PJ) parisienne.

Le suspect, un homme effacé de 34 ans qui était affecté à la brigade des stupéfiants depuis plusieurs années, a été interpellé samedi sur son lieu de vacances près de Perpignan (sud-ouest), ont annoncé le préfet de police de Paris et le procureur de la République.

Une source policière a précisé à l'AFP que le suspect a été aussitôt placé en garde à vue et devait être entendu par les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la "police des polices"), sans doute dans des locaux de son antenne régionale avant qu'il ne soit transféré à Paris.

Des perquisitions étaient menées sur le lieu de villégiature du suspect, ainsi qu'à son domicile parisien, a-t-on appris de même source.

Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé la suspension du suspect à titre conservatoire. "Si l'enquête devait confirmer son implication, et dès que j'aurai connaissance des conclusions de cette enquête, je prendrai toutes les sanctions et autres dispositions nécessaires", a-t-il déclaré.

"Ce type de dérive ne peut exister dans la police", a-t-il ajouté, évoquant "une affaire extrêmement grave".

C'est la fin d'une énigme que n'auraient pas reniée les auteurs de polars, qui se sont souvent inspirés de la légende du "36".

La disparition de 52,6 kg de cocaïne, estimés à 2 millions d'euros à la revente et saisis le 4 juillet par la brigade des Stups', y a suscité une forte émotion: elle est inédite, par son ampleur, dans les annales de la police.

Jeudi matin, la drogue ne se trouvait plus dans la salle des scellés ultra sécurisée, dont l'accès nécessite de signer un registre et d'être accompagné d'un fonctionnaire en possédant la clé.

Les enquêteurs de l'IGPN s'étaient rendus "sans délai" sur place et le "36" a été minutieusement perquisitionné.

Les enquêteurs se sont intéressés à un homme qui a été "vu entrant dans les locaux avec deux sacs et en ressortant peu après, dans la nuit du 24 au 25 juillet".

L'exploitation des moyens vidéo disposés dans et autour du "36" - mais pas à proximité directe de la salle des scellés, selon une source policière - a permis "d'établir une forte ressemblance entre cet individu et un fonctionnaire de police" des Stups'.

La drogue provenait d'une saisie réalisée à l'issue d'une longue enquête, à l'issue de laquelle quatorze suspects ont été arrêtés et 48 pains de cocaïne, d'environ 1.100 grammes chacun, saisis dans un appartement parisien, précise le communiqué.

La plupart des policiers interrogés vendredi par l'AFP faisaient part de leur "incrédulité".

"Ce serait un coup de tonnerre, un électrochoc si c'est avéré", avaient commenté des sources policières.

D'autant que le "36" a été secoué par un scandale il y a quelques mois avec l'inculpation de deux policiers de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI), soupçonnés d'avoir violé une Canadienne dans leurs locaux.

Le suspect, selon des sources policières, est considéré comme "quelqu'un de confiance a priori", un peu "effacé" et qualifié de "passe-muraille".

Mais, selon les tous premiers éléments d'enquête, il serait "propriétaire de plusieurs biens immobiliers", notamment sept appartements à Perpignan, ce qui intrigue les enquêteurs.

Son audition permettra d'en savoir plus sur ses motivations et surtout s'il a bénéficié de complices, au sein de la police ou pour la revente de la drogue. Un "acte isolé" était privilégié samedi, c'est-à-dire sans complicités internes, selon les mêmes sources.

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