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Ukraine : les enquêteurs récupèrent des dépouilles sur le site du crash

Ukraine : les enquêteurs récupèrent des dépouilles sur le site du crash

Plusieurs dizaines d'enquêteurs internationaux sont arrivés pour la première fois vendredi sur le site du crash du Boeing malaisien, dans l'est de l'Ukraine, où ils ont rassemblé de nouvelles dépouilles en dépit d'affrontements meurtriers à proximité.

Au moins dix parachutistes ukrainiens ont été tués dans ce que l'état-major ukrainien a présenté comme une "embuscade" tendue par des rebelles prorusses à Chakhtarsk, à environ 25 kilomètres du lieu de la catastrophe aérienne, dans la nuit de jeudi à vendredi.

Onze militaires sont en outre portés disparus et 13 ont été blessés, a précisé dans la journée Andriï Lyssenko, porte-parole du Conseil national ukrainien de Sécurité et de Défense.

Ces affrontements sont intervenus au moment où l'armée ukrainienne reprenait son offensive contre les insurgés prorusses, suspendue jeudi pour favoriser l'enquête sur la destruction en vol de l'avion malaisien qui a conduit à l'adoption de sanctions économiques occidentales sans précédent contre la Russie, accusée d'armer la rébellion.

Plus de deux semaines après que le Boeing qui assurait le vol MH17 de Malaysia Airlines Amsterdam-Kuala Lumpur a été abattu par un missile avec 298 personnes à son bord, le 17 juillet, les débris de l'appareil et certaines dépouilles sont encore sur place.

Après avoir été bloqué plusieurs jours par les combats, un petit groupe d'enquêteurs avait réussi à y accéder jeudi pour une mission de reconnaissance. Vendredi, 70 experts néerlandais et australiens encadrés par des observateurs de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) sont arrivés à la mi-journée, soit leur "plus important" contingent depuis le drame, a annoncé l'OSCE sur Twitter.

"Toutes les dépouilles retrouvées ont été emmenées" en vue d'être rapatriées aux Pays-Bas, a indiqué le ministre néerlandais de la justice.

Plus de 200 dépouilles ont pu être évacuées dans la semaine suivant la catastrophe mais seules deux victimes ont été pour l'instant identifiées, selon le gouvernement néerlandais qui a prévenu que l'identification des corps "pourrait durer des mois".

Pour les enquêteurs sur le terrain, la tâche s'annonce difficile car les combats se poursuivent dans l'Est, où l'armée tente d'isoler les séparatistes des zones frontalières et est parvenue ces dernières semaines à les repousser autour de leurs principaux bastions : Donetsk, Lougansk ou encore Gorlivka.

A une dizaine de kilomètres du site du crash, une journaliste de l'AFP a entendu un tir de char près de la ville de Kirovské et vu d'épaisses colonnes de fumée s'élever au-dessus de Chakhtarsk.

Les forces ukrainiennes ont revendiqué vendredi la prise de Novyi Svit, ville de 8.000 habitants à environ 25 kilomètres au sud de Donetsk. Elles ont affirmé avoir constaté des violations de l'espace aérien ukrainien par l'aviation russe et avoir abattu un drone russe.

A Lougansk, les combats ont fait en 24 heures cinq morts dont un enfant parmi les civils, selon les autorités municipales. La ville n'est en outre plus alimentée en eau et électricité.

A Donetsk, la mairie a indiqué qu'un passager d'un minibus avait été tué jeudi par une explosion causée par un tir d'artillerie dans une rue où passait le véhicule.

"Il n'y a pas de combats dans la zone du crash du Boeing", a assuré à l'AFP Olexiï Dmytrachkivski, porte-parole militaire ukrainien.

Le président ukrainien Petro Porochenko a réaffirmé son engagement à un cessez-le-feu autour du site au cours d'un entretien avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Pendant une rencontre jeudi à Minsk entre des représentants ukrainien, russe et de l'OSCE avec des séparatistes, les différentes parties "se sont engagées à assurer un accès sécurisé aux enquêteurs internationaux au site du crash jusqu'à la fin de l'enquête sur le terrain", a indiqué l'OSCE.

L'ancien président ukrainien Leonid Koutchma, qui représentait Kiev dans ces pourparlers, a affirmé avoir reçu de la part des insurgés -qui contrôlent la zone- "la promesse de remettre les effets personnels des défunts". Chaque partie prenante au conflit s'est engagée à libérer 20 prisonniers, a-t-il ajouté cité par l'agence de presse Interfax Ukraine.

Les combats ont fait plus de 1.100 morts en plus de trois mois, selon l'ONU, sans compter les victimes de la catastrophe aérienne, et conduit à une confrontation croissante entre les Occidentaux et Moscou et à l'adoption de sanctions européennes et américaines qui menacent d'affaiblir l'économie russe, déjà au bord de la récession.

Le président russe Vladimir Poutine, qui n'a pas réagi aux dernières mesures de rétorsion occidentales, a critiqué les "ambitions politiques" qui menacent selon lui la paix en Europe, dans un discours consacré au centenaire du début de la Première guerre mondiale.

Dans un message sur le même sujet, le président Porochenko s'est dit "convaincu que les Ukrainiens sauront défendre leur Etat".

bur-gmo/neo/bds

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