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Fiat change de peau pour devenir Fiat Chrysler Automobiles

Fiat change de peau pour devenir Fiat Chrysler Automobiles

La vénérable Fabbrica Italiana Automobili Torino, plus connue sous le nom de Fiat, a tourné vendredi la page sur 115 ans d'histoire essentiellement européenne pour devenir Fiat Chrysler Automobiles, groupe basé aux Pays-Bas et coté à New York.

Ses actionnaires, réunis en assemblée générale extraordinaire au siège historique du vieux groupe automobile, le "Lingotto" à Turin, ont validé à une forte majorité le projet de transformation par étapes qui leur était présenté: il prévoit la fusion de Fiat en une société de droit néerlandais, Fiat Investments NV, laquelle sera ensuite rebaptisée définitivement Fiat Chrysler Automobiles (FCA).

FCA, qui sera la holding chapeautant tout le groupe, devrait ensuite être cotée sur le New York Stock Exchange, probablement en octobre, et à Milan en cotation secondaire.

L'objectif déclaré de cette opération, que nombre d'Italiens vivent comme un revers, est de donner au groupe une nouvelle envergure mondiale et un meilleur accès aux marchés financiers.

Les dirigeants de Fiat, son président John Elkann et son administrateur délégué Sergio Marchionne, se sont déclarés confiants sur le fait que les autres conditions formellement prévues dans le projet de fusion - notamment celle touchant au droit de retrait des actionnaires qui y sont opposés - seront remplies, ce qu'on ne saura avec certitude que dans plusieurs semaines.

Environ 8% des actionnaires présents vendredi ont voté contre le projet de fusion. "Le risque (d'échec) existe, mais il est totalement gérable", a estimé M. Marchionne.

Le bouillant dirigeant italo-canadien, qui est considéré comme le stratège du rapprochement avec Chrysler opéré ces cinq dernières années, avait auparavant cherché l'approbation de l'assemblée, soulignant que cette fusion "signe après 115 années la fin d'un très long cycle historique" pour le groupe, mais lui ouvre "un nouvel avenir en lui donnant une stature internationale, doté de perspectives de croissance solides et concrètes".

"En 2004, vous vous en souvenez, Fiat était fortement déséquilibrée vers une seule zone géographique. Elle avait un chiffre d'affaires de 27 milliards d'euros, dont 92% en Europe", a-t-il ajouté: "Et c'était une entreprise profondément dans le rouge, au bord de la faillite", a-t-il souligné.

A l'inverse, la nouvelle FCA a affiché l'an dernier un chiffre d'affaires trois fois plus élevé (87 milliards d'euros) et une présence diversifiée sur plusieurs continents. Elle a vendu l'an dernier 4,4 millions de véhicules et s'est fixé pour objectif de passer à terme à 7 millions par an, a-t-il rappelé.

Fiat détient officiellement 100% de Chrysler depuis janvier 2014, suite au rachat des 41,46% du capital qui lui manquaient, après un parcours de cinq années émaillé de féroces batailles juridiques avec Veba, le fonds de pension du syndicat américain UAW.

Le nouveau groupe, qui devrait se classer au septième rang mondial, sera de droit néerlandais et domicilié fiscalement au Royaume-Uni. Si tout se déroule comme prévu, Turin ne devrait donc plus accueillir les assemblées générales de la plus emblématique de ses entreprises. Celles-ci se dérouleront désormais près d'Amsterdam, aux Pays-Bas.

Les dirigeants ont répété une nouvelle fois qu'il ne s'agissait nullement pour Fiat d'abandonner le pays. "Fiat n'est pas en train d'abandonner l'Italie. Seule la holding sera de droit néerlandais. L'engagement envers l'Italie est inchangé. Nous ne réduirons pas les activités industrielles en Italie", a promis M. Marchionne.

M. Elkann a admis que la future tenue des assemblées générales à Amsterdam "causerait quelques désagréments" aux petits actionnaires italiens, mais leur a promis une retransmission en streaming.

Certains actionnaires, invités à s'exprimer avant le vote, ne se sont pas privés de critiquer le projet. "Marchionne n'est pas crédible. Je vous demande de voter contre", a déclaré l'un d'entre eux. D'autres ont fait part de leur "émotion" face à cet événement "historique". "Il y a eu tant de beaux souvenirs, je vous souhaite bonne chance, avec la larme à l'oeil", a lancé une femme au micro.

M. Elkann a par ailleurs balayé les spéculations selon lesquelles sa famille serait "fatiguée" et songerait à se retirer de Fiat: "Je confirme mon engagement personnel et celui de ma famille pour continuer à soutenir FCA, à plus forte raison maintenant que de grandes opportunités se profilent à l'horizon".

ahe/lrb/ih

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