La banque du Portugal a mis en cause jeudi la gestion de Banco Espirito Santo (BES) par l'ancienne équipe dirigeante, soupçonnée de pratiques illégales ayant contribué à alourdir la perte nette semestrielle à hauteur d'1,5 milliard d'euros.
Ces pratiques, détectées par un audit externe en juillet, laissent entrevoir "une gestion gravement préjudiciable aux intérêts de BES" et "un non-respect des recommandations de la Banque du Portugal", indique l'institution dans un communiqué.
"L'audit légal commandé par la Banque du Portugal permettra de déterminer les responsabilités individuelles", y compris celles de l'ancien PDG Ricardo Salgado et de son directeur financier Amilcar Morais Pires, susceptibles de poursuites.
A cette perte jusqu'ici inexpliquée d'1,5 milliard d'euros s'ajoute une provision de 2 milliards d'euros que la Banque du Portugal avait réclamée pour couvrir l'exposition de BES à la dette du groupe Espirito Santo.
BES a annoncé mercredi avoir essuyé une perte historique de 3,57 milliards d'euros au premier semestre, dont 3,48 milliards d'euros pour le seul deuxième trimestre.
La banque a vu son ratio de fonds propres descendre à 5%, contre 9,8% fin mars, en dessous du minimum de 7% requis par la Banque du Portugal.
Le superviseur bancaire a en outre décidé de suspendre les droits de vote de la famille Espirito Santo dans la banque, dont elle détient 20,1% à travers une cascade de holdings.
La Banque du Portugal, qui avait indiqué lundi que des investisseurs étaient prêts à "assumer une position de référence" dans la banque Espirito Santo, a réitéré sa préférence pour une solution privée.
Dans le même temps, "la solidité de la banque est sauvegardée" grâce à l'enveloppe de 12 milliards d'euros allouée dans le cadre du plan de sauvetage international du pays dont il reste 6,4 milliards d'euros.
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