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«Complexe G» à TVA: filles sans complexes

«Complexe G» à TVA: filles sans complexes
Courtoisie TVA

Karine la sadique, Sarah la nymphomane, Hélène la timide rejetée et Nathalie la bonne maman. Ce sont ces quatre filles délurées, aux caractères très typés, qui s’entrechoqueront dans la nouvelle comédie Complexe G, qui débutera dans quelques semaines sur les ondes de TVA.

La production est conduite par la boîte de la Vieille Capitale QuébéComm et roule en voiture de luxe pour ce qui est de la distribution. Édith Cochrane prête ses traits à l’impitoyable Karine, Pascale Bussières se glisse dans la peau de la suave Sarah, Anne Casabonne donne corps à l’introvertie Hélène et Sonia Vachon enfile les habits de la généreuse Nathalie. Ce quatuor d’anti-héroïnes fait la pluie et le beau temps dans l’entreprise d’une tour à bureaux (on ignore dans quel domaine elles bossent) et est accompagné d’un duo de réceptionnistes, Mégan et Méghan (Mylène St-Sauveur et Catherine Paquin-Béchard), deux jeunes femmes blasées et fainéantes. Irrévérencieuses, décalées, sans tabous, ces six figures féminines flirtent dangereusement avec le politically incorrect, au grand plaisir, on imagine, des téléspectateurs qui les regarderont aller.

Complexe G est l’adaptation québécoise de la série française WorkinGirls, elle-même née du format néerlandais Toren C. Daniel Michaud, directeur création et développement chez QuébéComm, avait remarqué le concept au MIP TV de Cannes, il y a trois ans, et a immédiatement enclenché des démarches auprès de Warner Bros pour en acquérir les droits. Un pilote a été tourné, et TVA s’est montré preneur. Aux Pays-Bas, Toren C caracole dans les téléviseurs depuis huit ans, tandis qu’en France, WorkinGirls est à l’horaire de Canal+ depuis trois saisons. Chez nos cousins, on a même tiré des séries dérivées, sur le web, par exemple, de l’originale.

Chez nous, c’est Daniel Gagnon, diplômé du volet Auteurs de l’École nationale de l’humour en 2003, qui a notamment apposé sa griffe à 3 fois rien, Bob Gratton: ma vie, my life, Les Parent et les Bye Bye 2010 et 2011, qui pond les textes de Complexe G, en pigeant autant dans le matériel déjà écrit de Toren C que celui de WorkinGirls, en ajoutant sa touche personnelle. La réalisation a été confiée à Pierre Paquin (Caméra Café, LOL).

Quand l’audace paie

Aux Pays-Bas, Toren C repose sur deux actrices qui interprètent à elles seules quelques 80 personnages différents, en plus de rédiger les textes. En France, les rôles ont été répartis entre plusieurs actrices. Si, au départ, QuébéComm souhaitait emprunter la méthode Toren C, on a vite réalisé que celle de WorkinGirls collait davantage à la réalité d’ici.

«Les Français en ont fait un univers un peu plus réaliste, remarque Daniel Gagnon. Toren C, c’est très éclaté, il n’y a aucune limite. Il y a quasiment de la magie dans certaines scènes. WorkinGirls a assis le concept et lui a donné un look plus actuel. Chaque comédien a son personnage, c’est plus terre à terre et contemporain. On s’est aussi inspirés des Français pour imaginer les caractères des personnages.»

Chaque épisode de Complexe G avance selon un fil conducteur et expose une intrigue bouclée à la fin, mais c’est sous forme de sketchs que se déploiera la personnalité de ces dames sans complexes. Toutes les demi-heures auront leur thématique. Dans l’une d’elles, l’intransigeante Karine tentera de saborder des élections organisées par ses employés en intimidant un homme de race noire en fauteuil roulant. «Comptez-vous chanceux qu’on donne le droit de vote à des gens comme vous… Des communistes!», sifflera-t-elle entre ses dents. Voilà qui donne une bonne idée du ton de la fiction, dont Daniel Gagnon compare l’humour à celui des Beaux malaises ou des Monty Python.

«TVA nous donne énormément de liberté, apprécie le créateur. Certaines choses que je ne croyais pas qui allaient passer ont été acceptées. L’audace, le risque, l’incorrect, ça peut être payant. Je crois qu’on est rendus là.»

Tournage à Québec

Pour Sylvain Parent-Bédard, président de QuébéComm, il ne faisait nul doute que Complexe G devait absolument être tournée à Québec. Près de 100 rôles secondaires ont d’ailleurs été attribués à des comédiens de la région.

L’équipe de tournage a installé ses pénates sur un étage de l’Édifice Delta, à Sainte-Foy, où on a recréé des bureaux s’apparentant au tempérament de Karine, Sarah, Hélène et Nathalie, avec une couleur pour chacune. Ainsi, dans les quartiers de Karine la tyrannique, le rouge prédomine, pour symboliser le sadisme et le mépris. Dans ceux de Sarah la tigresse, c’est plutôt le blanc, qui évoque une ironique pudeur, que son occupante ne connaît toutefois pas.

Outre le clin d’œil coquin, le titre Complexe G fait référence à l’immeuble de Québec du même nom, même si aucun segment n’y a été enregistré et que l’histoire ne se déroule pas là. Sylvain Parent-Bédard voulait seulement accoler un point de repère célèbre de sa ville à sa série.

Complexe G prendra l’antenne de TVA cet automne. La première saison compte 10 épisodes de 30 minutes.

Les quatre filles vues par leurs interprètes

Karine (Édith Cochrane): «Karine est dure, tranchante, ambitieuse, raciste, sadique, irrespectueuse, raciste… Elle est tout le temps fâchée! Ses employés sont ses esclaves. Elle a un peu de respect pour le personnage de Sarah, qui est directrice des ressources humaines, puisqu’elle est plus haut placée que les autres, mais elle est en compétition avec elle: elles se confrontent pour les places de stationnement, pour savoir laquelle est la plus belle, etc. Karine est seule, elle a 40 ans et elle trouve épouvantable de vieillir. Elle a la dureté et le mépris de Michèle Lauzon de Rumeurs, le sadisme et la cruauté de Cruella des 101 Dalmatiens et le souci de l’apparence de Jessica Rabbit!»

Sarah (Pascale Bussières): «Sarah aime le sexe en général et les hommes en particulier! (rires) Son trait de caractère, c’est l’obsession, la nymphomanie. Elle est vraiment dans le plaisir. Tout ça peut paraître pervers, tordu, mais ce n’est jamais sinistre. Elle a quelque chose de débordant, à l’italienne, elle se fait des scénarios, elle se trouve irrésistible… Mais on ne connaîtra pas les raisons qui l’ont emmenée là.»

Hélène (Anne Casabonne): «Hélène est une fille névrosée, dépressive, anxieuse, qui n’a pas d’amis et pas de vie sociale. Ses seuls amis, ce sont ses animaux de compagnie. Elle s’occupe de sa mère, qui est malade. Elle ne sort pas, elle est très renfermée sur elle-même. Elle a la volonté de s’ouvrir, mais, comme elle est très reject, ça ne marche pas!»

Nathalie (Sonia Vachon): «Nathalie est une grande bonasse. Elle est comme du pain de ménage avec des morceaux de sucre à la crème! C’est une fille gentille, gentille. Je ne dirais pas qu’elle est "tapis", mais pas loin. Elle est la secrétaire de Karine et, pour elle, Nathalie se mettrait à genoux. Elle est d’une bonne humeur très, très intense et, parfois, les fils peuvent se toucher! Elle a cinq enfants et elle a du mal à concilier le travail et la famille, mais elle est prête à tout pour garder son emploi. Quand Nathalie "pète sa coche", ça me soulage énormément! Elle me donne une liberté incroyable!»

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