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Centrafrique: les négociations de paix au point mort à Brazzaville

Centrafrique: les négociations de paix au point mort à Brazzaville

Les négociations de paix pour la Centrafrique étaient au point mort mercredi à Brazzaville, suspendues au bon vouloir de l'ex-rébellion Séléka alors qu'il ne reste que quelques heures aux délégués pour parvenir à un accord.

Les représentants de la Séléka ont indiqué qu'ils n'étaient pas encore prêts à rejoindre les discussions et devaient rencontrer en fin de matinée le président congolais Denis Sassou Nguesso, hôte du forum et médiateur pour la Centrafrique au nom des pays de la région.

"Nous n'avons pas encore pris la décision d'aller au forum", a déclaré à l'AFP Mohamed-Moussa Dhaffane, chef de la délégation Séléka.

Près de 170 délégués centrafricains sont réunis depuis lundi à Brazzaville pour un "Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique", dont le but est de mettre fin à la violence pour pouvoir relancer un nouveau processus politique de sortie de crise.

Depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la Séléka, un mouvement à dominante musulmane, la Centrafrique, ancienne colonie française riche en diamants et en uranium, est plongée dans le chaos. Les violences intercommunautaires quasi quotidiennes ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

Les combattants Séléka et les milices anti-balaka, formées de combattants chrétiens et animistes, s'affrontent dans un cycle sanglant d'attaques et de représailles dont les civils sont les premières victimes.

La rencontre de Brazzaville était mal engagée avant même d'avoir commencé, un certain nombre de représentants politiques et de la société civile ayant refusé de s'y rendre, souhaitant dialoguer à Bangui.

Elle a pris un très mauvais tour quand M. Dhaffane a posé comme préalable à toute discussion l'acceptation du principe d'une division du pays, position jugée inacceptable par la grande majorité des négociateurs et par la France, dont quelque 2.000 soldats sont actuellement déployés en Centrafrique, au côté d'une force de l'Union africaine comptant environ 5.800 militaires.

Pour tenter de sauver les discussions, les autorités congolaises ont fait venir mardi soir "neuf chefs militaires" de la Séléka.

Mais leur arrivée n'avait rien débloqué à la mi-journée: la reprise des discussions a été décalée à midi (11H00 GMT), mais à 12H10, il ne se passait toujours rien. La cérémonie de clôture restait néanmoins maintenue à 15H00.

Plusieurs négociateurs accusent M. Dhaffane et son groupe de jouer un double-jeu.

Selon Cyriaque Gonda, député du parlement de transition centrafricain, le partage du pays évoqué par la Séléka est un "chiffon rouge qui, dans ce genre de processus, sert d'élément de discussion, de menace, de surenchère".

C'est une "tactique pour se faire entendre et (...) pour avoir certaines places dans le nouveau cadre de transition qui sera défini", estime également Joachim Kokaté, délégué anti-balaka membre des institutions de transition centrafricaine.

Selon des négociateurs, les parties sont convenues mardi, en l'absence de la Séléka, d'un projet d'accord qui pourrait être amendé mercredi par ce mouvement. Ce document prévoit notamment le regroupement de tous les combattants des groupes signataires dans un délai de 45 jours en vue de leur démobilisation, et le retour dans leur pays des miliciens étrangers.

Reste à savoir si cet accord, s'il est effectivement signé, pourra tenir dans la durée dans la mesure où il n'aura pas été ratifié par un certain nombre de représentants politiques restés à Bangui, et du fait des divisions internes au sein des groupes armés, aux premiers rangs desquels la Séléka et les anti-balaka.

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