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Crash : le train avec les corps est parti, la pression sur la Russie monte encore

Crash : le train avec les corps est parti, la pression sur la Russie monte encore

Le train transportant les corps des victimes du crash de l'avion malaisien a quitté lundi soir la gare de Torez, en zone rebelle, signe potentiel de progrès, mais les pressions sur Moscou n'ont cessé de monter, avec une menace précise de nouvelles sanctions

Le train réfrigéré a finalement quitté lundi soir la gare de Torez, en zone rebelle, avec les corps de 282 des 298 passagers et membres de l'équipage, en majorité néerlandais, qui étaient à bord du Boeing. Il doit se rendre à Kharkiv, a indiqué le président ukrainien Petro Porochenko.

Mais il devrait auparavant faire escale à Donetsk, où une délégation malaisienne est arrivée plus tôt dans la journée.

Avant que le train quitte Torez, une équipe d'enquêteurs néerlandais a examiné les corps. Un masque sur le visage, les enquêteurs ont ouvert les cinq wagons qui étaient censés être réfrigérés, la température extérieure oscillant autour de 30 degrés. Apparemment, ils ne l'étaient pas, une forte odeur de corps en décomposition s'en dégageant.

"Les corps sont entreposés dans de bonnes conditions", a cependant déclaré Peter Van Vliet, expert médico-légal néerlandais, reconnaissant qu'il n'avait pas pu compter les dépouilles.

A Kharkiv, une grande ville contrôlée par les forces loyalistes, les corps seront examinés et identifiés avant d'être remis aux familles. Selon un chef rebelle, 282 corps sur 298 passagers de l'avion malaisien ont été retrouvés.

Les corps seront remis aux Pays-Bas, tandis que la Malaisie récupérera les boîtes noires, a annoncé le Premier ministre malaisien Najib Razak, selon lequel les enquêteurs internationaux auront "un accès sécurisé" à la zone de la catastrophe.

De Kharkiv, les restes humains seront transportés jusqu'à Amsterdam par un C130 néerlandais dans lequel se trouvera aussi l'équipe malaisienne, puis les corps des victimes malaisiennes seront envoyés en Malaisie, toujours selon le Premier ministre.

Quant aux deux boîtes noires, a dit M. Najib Razak, aux termes de l'accord, elles seront remises à l'équipe malaisienne lundi vers 21H00 heure ukrainienne (18H00 GMT).

"Je dois souligner que bien qu'un accord ait été atteint, il reste à prendre une série de mesures avant qu'il ne soit finalisé. Il y a encore du travail à faire, un travail qui repose sur une communication constante et de bonne foi", a martelé le Premier ministre.

Réagissant à la forte émotion aux Pays-Bas, l'Ukraine s'est déclarée prête à confier la coordination de l'enquête internationale à ce "pays, qui a le plus souffert" et à envoyer tous les corps à Amsterdam pour autopsie, a annoncé le Premier ministre Arseni Iatseniouk.

Le Boeing, qui effectuait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, s'est écrasé jeudi dernier dans l'est de l'Ukraine, probablement abattu par un missile.

L'est de l'Ukraine est déchiré depuis plus de trois mois par un conflit armé entre les séparatistes prorusses et les loyalistes, qui accusent Moscou de soutenir les rebelles. Ces derniers sont soupçonnés par Kiev et les Occidentaux d'avoir abattu l'avion de ligne malaisien avec des missiles fournis par la Russie.

Les pressions internationales se sont encore accrûes sur Moscou, considéré comme le protecteur des rebelles.

Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé l'Union européenne à adopter des sanctions économiques d'envergure contre la Russie et à cesser toute vente d'armes à ce pays, pointant du doigt celles de la France.

Il est "temps (pour l'UE) de commencer à entrer dans la phase 3 des sanctions, donc par exemple je ne pense pas que de futures ventes d'armes de la part de n'importe quel pays d'Europe devraient se poursuivre", a-t-il dit. "Nous avons déjà stoppé celles du Royaume-Uni", a ajouté David Cameron devant la chambre des Communes, la chambre basse du parlement.

Plus modéré, son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier a estimé que l'UE va "devoir augmenter la pression" sur Moscou, alors que les chefs des diplomaties européennes doivent se réunir mardi pour décider éventuellement de nouvelles sanctions.

Tandis que l'affaire de l'avion malaisien affaiblit de facto la position internationale des rebelles et du Kremlin, l'armée ukrainienne cherche à marquer des points sur le terrain.

Un bombardement d'artillerie a été déclenché entre la zone de l'aéroport et la gare de Donetsk lundi matin.Selon un combattant rebelle interrogé par l'AFP, les forces loyalistes, en provenance de l'aéroport, sont arrivées à environ deux kilomètres de la gare.

Plus à l'est, selon le service de presse de l'"opération antiterroriste", le drapeau national a été hissé à Dzerjinsk, une ville de 35.000 habitants au nord de Donetsk. Dans la région de Lougansk, les forces de Kiev ont repris la localité de Roubijné, poursuivant leur avance vers Severodonetsk et Lysytchansk.

Sur le plan diplomatique, la Russie cherche à contre-attaquer. Un général de l'état-major-russe a affirmé lundi qu'un avion de chasse ukrainien se trouvait à une distance de 3 à 5 km du Boeing malaisien, laissant entendre qu'il aurait pu tirer un missile sur lui. Et il a démenti que la Russie ait fourni aux insurgés des systèmes de missiles Bouk, soupçonnés d'avoir permis d'abattre l'avion de ligne.

Le Conseil de sécurité devrait adopter lundi une résolution demandant "à tous les pays et protagonistes dans la région" -- dont la Russie -- de collaborer pleinement à "une enquête internationale complète, minutieuse et indépendante".

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