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Le procès de 20 Congolais accusés de complot anti-Kabila s'ouvre en Afrique du Sud

Le procès de 20 Congolais accusés de complot anti-Kabila s'ouvre en Afrique du Sud

Le procès de vingt Congolais accusés de complot visant à assassiner leur président Joseph Kabila s'ouvre lundi à Pretoria, 17 mois après leur arrestation.

Selon l'accusation, qui s'est opposée en 2013 à leur remise en liberté sous caution estimant que les accusés représentaient une menace pour l'Afrique du Sud et pour la République démocratique du Congo (RDC), une liste de personnes à abattre a été retrouvée dans l'ordinateur de l'un d'eux, notamment M. Kabila.

Agés de 25 à 49 ans, ils risquent plusieurs années de réclusion pour complot en vue d'assassinat.

Outre M. Kabila, d'autres dirigeants congolais étaient dans leur ligne de mire, selon l'accusation, notamment le chef de l'armée de l'air, le ministre de l'Intérieur ou encore le gouverneur de la banque centrale.

"La plupart vivent en Afrique du Sud depuis plus d'une décennie, dont deux depuis 22 ans", a précisé à l'AFP Thesigan Pillay, l'avocat de quinze d'entre eux.

Le procès est prévu pour durer six semaines, des défenseurs des droits de l'homme ayant indiqué à l'AFP qu'ils redoutaient qu'il ne soit pas vraiment équitable.

L'affaire a démarré le 5 février 2013 quand le parquet sud-africain a annoncé l'arrestation dans la nuit de 19 rebelles présumés originaires de République démocratique du Congo (RDC) par des forces spéciales sud-africaines. Un vingtième a été arrêté par la suite, un 21ème étant toujours recherché.

Le représentant du parquet a raconté le genèse de ce coup de filet réalisé après que la police sud-africaine avait reçu en septembre 2012 "des informations crédibles sur un coup d'Etat en préparation", en infiltrant une taupe.

Pendant six mois, plusieurs rencontres ont eu lieu et ont été filmées, ainsi que des échanges d'emails et de téléphone.

La "taupe" sud-africaine s'est fait confirmer les intentions séditieuses de ces hommes présentés comme membres de l'Union des nationalistes pour le renouveau (UNR) de la RDC ayant pour objectif de renverser le président Kabila.

Il a aussi organisé un entraînement militaire maquillé en formation de rangers à la lutte contre le braconnage de rhinocéros, qui aurait dû démarrer dans la semaine où le groupe a été arrêté.

Selon leurs proches, ces vingt Congolais ont été victimes d'"une machination" téléguidée par le régime de Kabila.

A l'audience, ils devront néanmoins expliquer comment ils ont pu se retrouver un lundi soir dans une station d'essence de Johannesburg d'où ils devaient ensuite partir pour un entraînement militaire spécialisé à Modimole au Limpopo (nord).

La diaspora congolaise en Afrique du Sud est estimée à environ 300.000 personnes dont beaucoup sont acquises à l'opposition à M. Kabila à qui ils reprochent des fraudes lors de sa réélection fin 2011.

Ils reprochent aussi au gouvernement sud-africain de Jacob Zuma sa collusion avec le régime de Kabila, alors que la RDC est un partenaire commercial croissant de l'Afrique du Sud.

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