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Crash en Ukraine: arrivée des enquêteurs internationaux, qui veulent accéder au site

Crash en Ukraine: arrivée des enquêteurs internationaux, qui veulent accéder au site

Les enquêteurs et observateurs internationaux arrivaient peu à peu samedi à Kiev, en espérant pouvoir se rendre sur le lieu du crash de l'avion malaisien, probablement abattu par un missile, dans l'est de l'Ukraine.

Les Pays-Bas, qui comptait 189 ressortissants parmi les 298 personnes à bord --toutes mortes--, ont envoyé une équipe du Bureau néerlandais pour la sécurité, accompagnée du ministre des Affaires étrangères Frans Timmermans.

Il espère avoir accès à la zone "afin que les experts puissent mener leur enquête" et n'exclut pas de mener des négociations avec les rebelles prorusses de l'est de l'Ukraine.

La Malaisie a elle envoyé une équipe de 62 personnes, attendue samedi dans la capitale ukrainienne. L'appareil appartenait à Malaysia Airlines, contrôlée indirectement par l'Etat.

Sur le site de la catastrophe, les pompiers locaux ont marqué d'un bâton surmonté d'un petit chiffon blanc les emplacements des restes humains des victimes, disséminés sur plusieurs kilomètres carrés.

Sous une pluie fine, les secouristes se sont activés pour rassembler les effets des victimes: des cartes d'un jeu de Sept familles ou un guide touristique Lonely Planet "Bali and Lombok", autant de signes d'un départ en vacances.

Les premiers observateurs internationaux étaient arrivés sur place, près de la frontière russe, vendredi: une trentaine de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et quatre représentants de l'agence de l'aviation ukrainienne.

Comme d'autres dirigeants, le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont souligné, lors d'une conversation téléphonique, la nécessité de garantir aux enquêteurs "un accès complet, illimité et sécurisé" au site sur lequel l'avion s'est écrasé.

Le FBI et l'autorité américaine des transports s'apprêtent eux aussi à envoyer des enquêteurs.

Évoquant un drame "atroce", Barack Obama a souligné que l'avion qui assurait le vol Amsterdam-Kuala Lumpur avait été touché par un missile sol-air tiré "depuis un territoire contrôlé par les séparatistes prorusses".

"Cette tragédie révoltante montre qu'il est temps que la paix et la sécurité soient rétablies en Ukraine", a-t-il lancé, dénonçant une nouvelle fois l'attitude de Moscou et soulignant combien les enjeux étaient importants "pour l'Europe, et pas simplement pour les Ukrainiens".

Auparavant, Samantha Power, ambassadrice américaine à l'ONU, avait énuméré, devant le Conseil de sécurité, les soupçons pesant sur les rebelles, évoquant l'utilisation d'un missile russe Bouk de type SA-11.

Elle a souligné que des séparatistes "avaient été repérés" jeudi matin en possession de ce type de système de défense antiaérienne près de l'endroit où l'avion s'est écrasé.

Le Pentagone, par la voix de son porte-parole, le contre-amiral John Kirby, a jugé qu'il "fallait vraiment être très naïf pour penser (qu'un tel missile) peut être utilisé par les séparatistes sans un minimum de soutien et d'assistance technique russes".

Au Pays-Bas, d'où le Boeing 777 était parti, le crash a pris l'ampleur d'un drame national: les drapeaux étaient en berne vendredi et le Premier ministre Mark Rutte a assuré qu'il n'aurait "pas de repos" tant que la clarté ne serait pas faite sur les circonstances du drame.

Six experts - et non une centaine comme indiqué par la presse australienne - se rendaient, via Kuala Lumpur, à Melbourne pour participer au sommet mondial sur le sida, qui démarre dimanche, selon les organisateurs. Dans les couloirs du centre de convention, le désarroi et la tritesse étaient palpables. "Nous sommes en état de choc", a déclaré à l'AFP Francoise Barre-Sinoussi, prix Nobel de médecine.

Conséquence immédiate de la catastrophe: l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a "recommandé fortement" vendredi d'éviter le survol de l'est de l'Ukraine et celui de la Crimée.

Sur le terrain, après une brève discussion avec les responsables rebelles, les inspecteurs de l'OSCE ont pu accéder à une partie seulement du site. Selon Thomas Greminger, représentant de la Suisse à l'OSCE, ils ont eu "un accès limité".

"Nous ne sommes pas une équipe d'enquêteurs. Nous sommes ici pour vérifier si le périmètre est sûr et si les (dépouilles des) victimes sont traitées de la manière la plus humaine possible", a plaidé Alexander Hug, l'un des responsables de l'équipe de l'OSCE.

Si l'enquête parvient à identifier avec certitude les auteurs du tir - qu'il s'agisse des rebelles pro-russes, des forces loyalistes ukrainiennes ou de l'armée russe - son résultat risque d'avoir un impact décisif sur le conflit armé qui déchire l'Ukraine depuis trois mois.

Les opérations de récupération des corps risquent d'être ralenties d'une part par des problèmes techniques - il n'y aurait pas assez de chambres froides à Donetsk pour les y stocker - et surtout par la nécessité de coordonner les travaux entre rebelles et loyalistes qui s'affrontent toujours à coups de canon.

Des tirs ont fait vingt morts vendredi dans la population civile à Lougansk, a annoncé l'administration régionale.

Sur les lieux de la chute du Boeing, des secouristes ont indiqué à l'AFP qu'une des boîtes noires avait été retrouvée. Mais ces boîtes ne pourront probablement pas aider à déterminer l'origine du tir de missile.

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