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Massacres au Kenya: un mois pour clore l'enquête sur le gouverneur de Lamu

Massacres au Kenya: un mois pour clore l'enquête sur le gouverneur de Lamu

Un juge kényan a accordé un délai d'un mois au parquet pour clore son enquête contre le gouverneur du département de Lamu, soupçonné d'être lié aux récents massacres dans plusieurs villages de cette région côtière du sud-est du Kenya.

Issa Timamy, arrêté le 25 juin, fait l'objet d'une enquête pour meurtres, transfert forcé de population et terrorisme, mais n'a toujours pas été inculpé et a été libéré sous caution le 30 juin.

Mercredi, l'accusation avait demandé un délai de deux mois pour pouvoir retrouver certains témoins ayant fui la zone frappée par les tueries.

"Deux mois ne sont pas nécessaires. Un mois est raisonnable et juste pour que l'accusation termine son enquête", a décidé jeudi le juge Martin Muya, avant d'ajourner l'audience au 16 août.

La défense de M. Timamy avait estimé sans fondement la requête du parquet qui, selon elle, ne dispose d'aucun élément à charge.

Le gouverneur, entouré de ses partisans, s'est adressé à la foule en sortant du tribunal, dénonçant des accusations politiques.

"Je suis le gouverneur élu, quel intérêt aurais-je à tuer ceux qui ont voté pour moi?", a-t-il lancé. "Cette affaire fait partie des nombreux obstacles auxquels j'ai été confronté depuis mon élection".

"Maintenant (...) ils trouvent une occasion pour me coincer", a ajouté M. Timamy, sans dévoiler l'identité de ses adversaires.

Au moins 87 personnes ont été exécutées depuis la mi-juin au cours d'une série d'attaques nocturnes contre des villages proches de l'archipel touristique de Lamu.

Les raids ont été revendiqués par les islamistes somaliens shebab, liés à Al-Qaïda, qui les ont qualifiés de représailles à l'intervention militaire kényane en Somalie.

Mais le président kényan Uhuru Kenyatta a nié leur implication et dénoncé des "violences ethniques aux motivations politiques". Il a accusé des réseaux politico-criminels locaux et mis en cause, sans la nommer, l'opposition menée par son rival à la présidentielle de 2013, Raila Odinga, qui a farouchement démenti.

M. Timamy est membre d'un petit parti n'appartenant ni à l'alliance au pouvoir ni à la coalition Odinga.

str-ayv/tmo/sba

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