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Incursion ou pas à Gaza? Israël hésite sur la marche à suivre

Incursion ou pas à Gaza? Israël hésite sur la marche à suivre

Israël a beau dire avoir les coudées franches pour intensifier ses opérations à Gaza, il hésite encore sur la marche à suivre pour neutraliser son ennemi palestinien, une intervention terrestre pouvant s'avérer difficile, selon des experts.

"La marge de manoeuvre d'Israël est plus grande maintenant qu'Israël a accepté le plan égyptien (de trêve) et que le Hamas l'a rejeté" dans sa version initiale, résume Giora Eiland, ancien conseiller à la sécurité nationale d'Israël et artisan du désengagement unilatéral de la bande de Gaza en 2005.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu compte bien taper plus fort, d'autant que la stratégie de pilonnage, qui a déjà fait depuis le 8 juillet au moins 230 morts côté palestinien sans parvenir à réduire le feu nourri de roquettes tirées chaque jour sur Israël, est à bout de souffle, estime la radio militaire.

"Les principales infrastructures se trouvent en sous-sol, ou à l'intérieur de bâtiments civils", affirme l'expert militaire de la radio pour qui seule une opération terrestre pourrait permettre de les "anéantir".

Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le mouvement islamiste Hamas qui a revendiqué la grande majorité des tirs de roquettes et une infiltration via un tunnel mise en échec par Israël, a construit des dizaines de tunnels dans l'enclave et renforcé ses capacités militaires avec l'aide de l'Iran et de la Syrie selon les experts.

"Le Hamas, qui s'inspire largement des techniques du Hezbollah (libanais), notamment avec l'enfouissement de ses infrastructures, a la capacité de tenir des semaines", renchérit l'expert militaire israélien Daniel Nisman.

Mais face au risque d'une confrontation de longue haleine, ou d'un bourbier sans victoire militaire à la clé, comme lors de la guerre contre le Hezbollah en 2006, le gouvernement apparaît divisé sur la suite à donner.

M. Netanyahu a limogé son vice-ministre de la Défense, Danny Danon, jeune loup de l'aile la plus à droite de son parti, le Likoud, qui a qualifié l'offensive aérienne contre Gaza d'"échec".

Un autre faucon, le ministre de Affaires étrangères Avigdor Lieberman, plaide depuis des jours pour que "l'opération se termine avec l'armée contrôlant tout Gaza" et "de faire en sorte qu'il n'y reste plus un seul terroriste palestinien".

"Soit ils partent, soit ils sont arrêtés, soit ils sont éliminés", a-t-il lancé.

Une solution serait probablement une incursion terrestre limitée, dit Giora Eiland, qui pense que "sauf rebondissement de dernière minute ou la signature d'une trêve d'ici 48 heures une opération terrestre va être déclenchée".

Celle-ci pourrait prendre la forme d'opérations ciblées près de la frontière entre Israël et Gaza pour détruire en priorité les caches d'armes et les tunnels servant à les déplacer, selon M. Nisman, qui ne croit pas en une invasion de Gaza, une opération potentiellement coûteuse en vies humaines de part et d'autre.

"Le système d'interception de roquettes Iron Dome, qui fonctionne bien permet à Israël de prendre son temps et de poursuivre les frappes aériennes qui sont peut-être moins efficaces pour débusquer les tunnels que les unités spéciales du génie militaire, mais qui permettent à Israël d'éviter cette opération militaire dont elle a beaucoup à perdre", analyse Daniel Nisman.

Plus d'un millier de projectiles ont en effet atteint Israël depuis le 8 juillet, mais ils n'ont fait qu'un mort grâce à l'efficacité de ces batteries anti-aériennes.

Dès lors, certains experts estiment même que l'option terrestre n'est pas la seule sur la table.

"La première option est une intensification des raids, avec de moins en moins de précautions prises vis-à-vis des civils", affirme Amos Harel, correspondant militaire du journal Haaretz.

Jusqu'à présent, l'armée qui a accepté jeudi une trêve humanitaire de qualques heures, dit limiter les pertes en prévenant les habitants des quartiers ciblés, alors même que les trois-quarts des victimes sont civiles selon l'ONU.

Sur le terrain, les militaires restent prêts à tous les scénarios: des troupes d'infanterie et des chars ont été ostensiblement déployés aux abords de Gaza et quelque 40.000 réservistes mobilisés pour pénétrer massivement dans l'enclave palestinienne.

"L'armée a repris ses attaques et va les amplifier autant que nécessaire, par air, mer et sur terre, en fonctions de nos ordres", déclarait en début de semaine le chef d'état-major, le général Benny Gantz.

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