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Opération de séduction du président chinois en Amérique latine

Opération de séduction du président chinois en Amérique latine

Le président chinois Xi Jinping a lancé jeudi une opération de séduction en Amérique latine et signé d'importants accords avec le Brésil, confirmant la volonté de Pékin de concurrencer les Etats-Unis dans la région.

Le tapis rouge lui a été déroulé par son homologue Dilma Rousseff au palais présidentiel de Brésilia pour une visite coïncidant avec le 40e anniversaire de leurs relations diplomatiques.

"Nous voulons profiter de cette occasion pour renforcer notre stratégie visant à accroître la prospérité de nos nations", a lancé le président chinois, en tournée pour la seconde fois en Amérique latine.

Pas moins d'une trentaine d'accords commerciaux ont été conclus, dont la vente de 60 d'avions du constructeur brésilien Embraer pour un montant de 3,2 milliards de dollars.

La Chine va aussi cofinancer un investissement de 300 millions de dollars pour les chemins de fer brésiliens et sa sa banque d'import-export a débloqué un prêt de 5 milliards de dollars en faveur du groupe minier Vale dont les bateaux acheminent de l'acier vers l'Asie.

"Nos relations, qui représente un véritable partenariat, progressent à un rythme sans précédent dans divers domaines de coopération", s'est félicité Mme Rousseff, qui a aussi obtenu de la Chine la levée de son embargo sur le boeuf brésilien suite à un cas de vache folle en 2012.

Présent cette semaine pour le sommet des puissances émergentes des Brics, qui réunit en outre la Russie, l'Inde et l'Afrique du Sud, M. Xi a inauguré jeudi un forum inédit entre la Chine et plusieurs chefs d'État de la Communauté d'Amérique latine et des Caraïbes (Celac).

Parmi eux, le président cubain Raul Castro, qui assume la présidence tournante de la Celac avec l'Équateur, le Costa Rica et l'archipel d'Antigua-et-Barbuda, a apprécié la création d'une banque des Brics, en contrepoids aux institutions dominées par les Etats-Unis.

"Nous saluons cet engagement pour un ordre international juste et équitable", a déclaré M. Castro, selon les termes de son discours diffusé à la presse.

Mme Roussef a annoncé, après le forum qui se répètera l'an prochain, que la Chine avait proposé en son nom propre à la Celac un fonds de coopération bilatéral de 5 milliards, un autre fonds consacré aux travaux d'infrastructures de 20 milliards et une "ligne de crédit préférentielle" pouvant atteindre 10 milliards de dollars.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a salué le "respect entre un géant du monde" et l'Amérique latine "qui avance, unie, pour devenir une région puissante".

Figure de la gauche antilibérale dans la région, M. Maduro a évoqué l'accord entre la Chine et le sous-continent américain pour "rompre les mécanismes pervers" de la finance internationale, mentionnant la crise de la dette en Argentine, condamnée aux Etats-Unis à rembourser des "fonds vautours".

La présidente socialiste du Chili, Michelle Bachelet, qui incarne un réformisme plus modéré, a appelé pour sa part "construire des convergences dans la diversité".

"La Chine est une option qui répond à la sympathie politique qu'ont certains pays de la région pour la gauche", a expliqué à l'AFP Rubens Figueiredo, professeur en relations internationales de l'Université de Sao Paulo.

Au cours des dernières années, la Chine s'est imposée comme le deuxième partenaire commercial de nombreux pays d'Amérique latine et le premier du Brésil, à travers l'achat en masse de matières premières et la vente de ses produits manufacturés.

Ses échanges bilatéraux avec l'Amérique latine ont atteint 261,6 milliards de dollars par les autorités de Pékin qui ont investi l'an dernier dans la région près de 20% de ses investissements étrangers.

pz/abl

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