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Guantanamo: le Congrès notifié de la libération prochaine de 6 détenus en Uruguay

Guantanamo: le Congrès notifié de la libération prochaine de 6 détenus en Uruguay

Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a notifié le Congrès de son intention de transférer six détenus de Guantanamo début août en Uruguay, a-t-on appris mercredi auprès d'un responsable de l'administration Obama.

Le président uruguayen José Mujica avait annoncé en mars et réaffirmé en mai qu'il était prêt à accueillir "sans condition" et "en hommes libres" six prisonniers de Guantanamo.

Interrogé par l'AFP, un responsable de l'administration américaine a indiqué sous couvert de l'anonymat que le patron du Pentagone avait informé le Congrès du transfèrement, début août de six détenus, dont les noms figurent sur la liste des prisonniers libérables, confirmant une information du New York Times.

Sur les 149 hommes encore enfermés à Guantanamo, 78 ont reçu "une approbation pour transfert" de l'administration Obama, car ils ne constituent pas une menace pour les Etats-Unis.

"Les Etats-Unis sont reconnaissants envers leur partenaire, l'Uruguay, pour ce geste humanitaire significatif et apprécient l'aide généreuse du gouvernement uruguayen, alors que nous poursuivons nos efforts pour fermer le centre de détention de Guantanamo", s'est félicité Ian Moss, un porte-parole du département d'Etat.

"Bien que notre préférence aille au rapatriement des détenus lorsque c'est possible en accord avec nos politiques de sécurité nationale et de traitement humanitaire, dans certaines circonstances, l'option qui a le plus de chances de réussite est la réinstallation dans un pays tiers", a ajouté ce porte-parole, en charge du dossier de Guantanamo.

"Nous continuons à transférer les détenus de Guantanamo et continuerons à respecter la loi en notifiant le Congrès 30 jours avant tout transfèrement", a déclaré pour sa part le lieutenant-colonel Myles Caggins, porte-parole du Pentagone.

Quand il aura lieu, ce transfèrement sera le plus important en nombre d'hommes libérés simultanément depuis 2009.

Au nombre d'une douzaine, les transfèrements depuis Guantanamo se sont accélérés ces derniers mois, 89 depuis la prise de fonction du président Barack Obama, en janvier 2009, dont une cinquantaine vers des pays tiers, s'est félicité Ian Moss.

"Nous sommes très reconnaissants pour l'aide de nos amis et alliés qui sont intervenus non seulement pour accueillir leurs propres ressortissants mais aussi, pour certains pays, qui ont accepté des détenus en vue de leur réinsertion", a ajouté le porte-parole du département d'Etat.

M. Obama "a demandé à de nombreux pays s'ils pouvaient offrir l'asile à quelques-uns et j'ai répondu oui", avait indiqué le président uruguayen fin mars.

Ces prisonniers seront accueillis sous le statut de réfugiés. "S'ils veulent faire leur nid et travailler dans le pays, qu'ils restent dans le pays", avait-il dit en leur offrant la possibilité d'"emmener leurs familles".

Parmi les six détenus qui devraient être libérés en Uruguay figure un Syrien, Abou Dhiab, en grève de la faim à Guantanamo. Il a demandé à un tribunal de Washington de lui épargner cette procédure d'alimentation avec des sondes naso-gastriques qu'il assimile à de la torture.

Quand la libération des six hommes sera effective, il restera 143 détenus à Guantanamo, enfermés pour la plupart depuis plus de 12 ans sans inculpation ni procès, alors que Barack Obama promet de fermer la prison depuis qu'il est président.

Le dernier retour de Guantanamo date du 31 mai mais il reste controversé car il s'agit de la libération de cinq cadres du régime taliban, qui ne figuraient pas sur la liste des libérables, en échange du sergent américain Bowe Bergdahl. Le Congrès n'avait pas été notifié à l'avance de cette libération.

chv/lb

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