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A Alep, les cratères d'obus deviennent des "piscines"

A Alep, les cratères d'obus deviennent des "piscines"

A Alep, deuxième ville de Syrie, les cratères laissés par les raids de l'armée sur les secteurs rebelles se sont transformés en piscines improvisées, certes insalubres, pour les enfants à la recherche d'un peu de fraîcheur.

Dans le quartier de Chaar, dans l'est de l'ex-capitale économique ravagée par deux ans de guerre, des enfants et des adolescents pataugent avec insouciance dans une mare créée par un obus, dans une rue complètement dévastée par les bombardements, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les températures avoisinent les 35 degrés Celsius dans la ville, touchée depuis des mois par de fortes pénuries d'eau et d'électricité.

"Dans le passé, on allait à la piscine du centre-ville. Aujourd'hui, les piscines sont les cratères laissés par les barils d'explosifs qu'il (le président Bachar al-Assad) lâche sur nous", affirme Abdel Kader, 12 ans, plongé dans l'eau sale.

"Il fait très chaud et nous ne pouvons pas dormir, ni le jour ni la nuit", explique-t-il.

Selon les habitants, un baril d'explosifs s'est abattu sur une conduite d'eau, ce qui a formé la mare d'eau boueuse.

Moustapha, un adolescent, se réjouit de pouvoir "nager ici". "Nous n'avons pas d'eau pour nous doucher. Parfois, on vient même chercher de l'eau" de cette mare.

"Nous sommes fatigués et nous sommes en plein jeûne", dit-il en référence à la période du ramadan, le mois de jeûne musulman qui s'achève fin juillet.

Depuis 2012, Alep est divisée entre des secteurs ouest contrôlés par les forces loyalistes et des quartiers est aux mains des rebelles, soumis à des bombardements aériens quotidiens qui ont fait des centaines de morts cette année malgré les protestations de la communauté internationale.

Les rebelles mènent de leur côté des attaques au mortier sur les secteurs ouest.

Selon Mohammed al-Khatib, un militant en zone rebelle, "il y a parfois de l'eau, mais en faible quantité, et les coupures sont fréquentes".

Selon lui, elles sont dues à la fois aux bombardements qui endommagent les pompes et aux coupures d'électricité qui les rendent tout aussi inutilisables.

Les pénuries sont sévères aussi dans les zones contrôlées par le régime. La semaine dernière, un prêtre catholique de la congrégation des frères maristes a lancé un appel à l'aide.

Dans une lettre ouverte, le père Georges Sabe a expliqué que la situation était "intenable" et qu'il n'y avait plus d'eau du tout depuis le 2 juin.

L'armée syrienne a récemment avancé à la périphérie de la ville et l'opposition redoute une offensive majeure.

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