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Ukraine: tirs à Lougansk, inquiétude à Donetsk, nouveaux efforts franco-allemands

Ukraine: tirs à Lougansk, inquiétude à Donetsk, nouveaux efforts franco-allemands

L'inquiétude grandissait mercredi dans les places fortes rebelles de Lougansk et Donetsk, dont les forces de Kiev disent contrôler les accès, alors que Berlin et Paris devaient pousser à une solution politique lors d'un entretien téléphonique prévu avec le président ukrainien.

Lougansk était comme déserte en fin de matinée, avec très peu de circulation. On entendait régulièrement des tirs d'artillerie, notamment en provenance du nord. La municipalité annonçait trois tués et cinq blessés au cours des dernières 24 heures.

Dans le quartier de Kamenibrodsky, dans les faubourgs nord de la ville, un check point séparatiste, au lieu-dit "Métaliste", a été déserté. Evgueni, 54 ans, sa femme Olga 48 ans, et leur fil Oleg, 8 ans, rentrent chez eux. "Ils nous bombardent avec des avions, des canons," peste Olga. "Comment peut-on dire que nous sommes des terroristes. Tout ce que nous voulons c'est une fédération, mais ici il y a une extermination en cours, tout ça parce qu'on veut parler russe", poursuit-elle.

Dans le quartier "Oktyabrsky", dans l'ouest de la ville, quatre obus de mortier sont tombés mardi vers 14 heures au milieu des immeubles de huit étages. Par chance, il n'y a eu que deux blessés légers.

La situation était plus calme mercredi matin à Donetsk, où les transports en commun et les commerces fonctionnaient normalement, alors qu'aucun grand mouvement de troupes de Kiev en direction des positions rebelles n'était signalé.

"Nous sommes déjà à 20 km de Donetsk", a cependant affirmé mercredi à Slaviansk le ministre de l'Intérieur ukrainien Arsen Avakov. "Nous allons les chasser (les rebelles) jusqu'à ce qu'ils se retrouvent dans l'autre Donetsk" (petite ville russe du même nom proche de la frontière), a-t-il ajouté lors d'une rencontre avec les habitants.

A Donetsk, le "ministre de la Défense" des insurgés Igor Strelkov a donné une interview à la télévision des séparatistes, estimant que la ville n'était pas bien préparée pour se défendre contre une éventuelle attaque de chars de Kiev, selon les sites web locaux qui citent ses propos.

Il a estimé qu'il faudrait mobiliser entre 8.000 et 10.000 hommes pour pouvoir arrêter l'avance des forces de Kiev, sans chiffrer les effectifs actuels des troupes séparatistes, estimés généralement à quelques milliers d'hommes.

Le président ukrainien Petro Porochenko a promis mardi soir la libération prochaine de Donetsk et Lougansk lors d'une visite éclair à Slaviansk, ancien bastion des insurgés.

Interrogé pour savoir quand il se rendrait de la même manière à Donetsk et à Lougansk toujours contrôlées par les séparatistes, il a répondu: "très prochainement, je pense".

"La balle n'est pas aujourd'hui dans le camp ukrainien", a précisé Valeri Tchaly, conseiller de politique étrangère de M. Porochenko. "L'Ukraine a tout fait pour un règlement négocié, mais il n'y a pas eu de réponse appropriée de l'autre partie."

"Il ne peut s'agir de pourparlers officiels avec les terroristes, c'est inacceptable, mais le groupe de contact, avec la participation de l'OSCE, (l'ambassadeur russe ) Zourabov et (l'ex-président ukrainien) Léonid Koutchma, est prêt à poursuivre les consultations", a-t-il ajouté.

Reste que les conditions posées par Kiev constituent un refus implicite des propositions de compromis européennes et russes, Moscou et Berlin cherchant à promouvoir une trêve inconditionnelle.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a insisté mercredi sur la nécessité d'un cessez-le-feu sans aucune condition. "Il faut enlever tous les ultimatums, toutes les conditions préalables", a-t-il souligné.

Mais aux yeux de Kiev, un cessez-le-feu inconditionnel, observé pendant que les insurgés contrôlent une partie de la frontière avec la Russie, ne ferait que renforcer ces derniers.

La recherche de la solution diplomatique devait revenir sur le devant de la scène mercredi également avec un entretien téléphonique programmé entre M. Porochenko, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande.

Entre-temps la tension entre Kiev et Moscou s'est enrichie d'un épisode spectaculaire autant que confus : la Russie a annoncé avoir arrêté une pilote ukrainienne, qu'elle accuse d'être responsable de la mort de deux journalistes russes tués en juin dans l'est de l'Ukraine, pour avoir signalé l'endroit où ils se trouvaient aux forces ukrainiennes. Selon les enquêteurs russes, Nadia Savtchenko serait entrée en Russie en se faisant passer pour une réfugiée fuyant les combats.

Pour Kiev, cette thèse ne correspond pas à la vérité: la jeune femme aurait été enlevée par les séparatistes et remise par ces derniers aux services spéciaux russes qui l'ont sortie du pays, ont déclaré les autorités ukrainiennes qui demandent son retour immédiat.

bur-via/neo/bir

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