Le vice-président des Etats-Unis Joe Biden a appelé mercredi le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, le jour-même où le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a accusé les Kurdes d'abriter des insurgés jihadistes.
Ces accusations ont accentué les profondes divisions qui minent le pays, en proie à l'avancée des combattants sunnites de l'Etat islamique (EI) qui se sont emparés de larges pans du territoire à la faveur d'une vaste offensive lancée le 9 juin.
M. Maliki, un chiite au pouvoir depuis 2006, prête ainsi le flanc aux critiques notamment de la part de Washington qui appelle depuis des semaines à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, dépassant les divisions entre communautés, pour faire face à l'avancée des rebelles radicaux.
Lors de leur entretien téléphonique, MM. Biden et Barzani sont tombés d'accord sur la nécessité "d'accélérer le processus de formation d'un gouvernement conformément à l'agenda défini dans la Constitution irakienne", a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué.
M. Biden a également exprimé ses condoléances pour la mort d'Irakiens dans leur lutte contre les jihadistes.
Le cabinet du vice-président refusait cependant dans l'immédiat de préciser si l'appel de M. Biden était intervenu après les commentaires enflammés de Nouri al-Maliki à l'encontre des Kurdes.
Joe Biden sert depuis longtemps de porte-parole du président Barack Obama en Irak -- et ce, depuis l'époque où il y avait encore des milliers de soldats américains sur place.
Le vice-président a multiplié ces derniers jours les appels à l'union des Arabes sunnites et chiites et des Kurdes d'Irak pour débloquer la crise à la fois politique et militaire du pays.
Le communiqué de la Maison Blanche ne revient pas non plus sur les précédents appels de M. Barzani à organiser un référendum d'indépendance dans sa région autonome, projet auquel Washington s'est dit fermement opposé.
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