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Israël intensifie ses raids, le Hamas tire des roquettes près d'un site nucléaire

Israël intensifie ses raids, le Hamas tire des roquettes près d'un site nucléaire

Israël et le Hamas palestinien étaient pris mercredi dans un engrenage incontrôlé, avec l'intensification des raids aériens sur Gaza qui ont fait 30 morts et des tirs de roquettes en direction de grandes villes et d'un site nucléaire israéliens.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé "d'intensifier les attaques contre le Hamas et les autres groupes terroristes à Gaza", après le lancement mardi par son armée d'une offensive aérienne contre l'enclave palestinienne qui a coûté la vie au total à 53 Palestiniens, dont un grand nombre de civils.

Cette offensive n'a pas néanmoins réussi à faire cesser les salves de roquettes tirées par les combattants à Gaza qui ont montré leur force de frappe en atteignant les régions de Jérusalem, de Tel-Aviv, Haïfa, à une distance record de plus de 160 km de Gaza, ainsi que la région de Dimona (sud) où Israël a une centrale nucléaire. Il n'y a pas eu de victimes israéliennes.

Les chars israéliens étaient massés à la frontière entre le sud d'Israël et Gaza, alors que M. Netanyahu est sous pression de ses ministres faucons pour lancer une offensive terrestre contre ce territoire contrôlé par le Hamas depuis 2007 et d'où l'armée israélienne s'est retirée en 2005.

Ce nouveau cycle de violences est le plus grave depuis une offensive israélienne contre Gaza fin 2012, dont l'objectif était aussi de faire cesser les tirs de roquettes.

Il a été enclenché après le rapt le 12 juin dernier puis le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribué par Israël au Hamas, suivi de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des jeunes extrémistes de droite juifs.

A l'étranger, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont téléphoné à M. Netanyahu pour lui exprimer leur solidarité face aux tirs de roquettes du Hamas classé organisation "terroriste" par Washington et l'Union européenne.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry s'est lui aussi entretenu avec M. Netanyahu et compte parler avec le président palestinien Mahmoud Abbas dans les prochaines 24 heures.

En revanche, le groupe arabe à l'ONU a demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité en appelant l'institution à "faire cesser l'agression israélienne".

Mais le porte-parole de l'armée israélienne, le général Moti Almoz, a averti que "l'opération allait s'étendre dans les prochains jours", alors que le président sortant Shimon Peres a prévenu qu'une opération terrestre "pourrait arriver bientôt".

C'est en prévision d'une telle éventualité "que les ordres de mobilisation de 40.000 réservistes ont été donnés", a expliqué le ministre de l'Environnement Gilad Erdan.

Quant à M. Abbas, qui a conclu un accord de réconciliation avec le Hamas en avril, il a accusé Israël de commettre un "génocide" à Gaza.

Au total, l'armée a dit avoir ciblé "550 sites du Hamas", y compris 31 tunnels et 60 lance-roquettes.

Mais des habitations ont également été touchées. Le raid le plus meurtrier a eu lieu dans le nord de Gaza: un commandant local du Jihad islamique, Hafez Hammad, a péri dans la destruction de sa maison, avec cinq membres de sa famille, dont deux femmes et une adolescente.

"C'est un véritable massacre par des F-16 contre des enfants et des civils et le monde entier reste assis et regarde", s'est indigné un voisin, Yasser Abou Awda.

Depuis le début de l'offensive aérienne "Protective Edge", au moins 53 Palestiniens ont été tués, dont 30 mercredi parmi lesquels 18 femmes et enfants, dans les raids aériens qui se poursuivaient en soirée, selon le porte-parole des services d'urgence à Gaza Achraf al-Qodra. 465 Palestiniens ont été blessés.

Deux combattants palestiniens de Gaza ont en outre été abattus en soirée par l'armée alors qu'ils tentaient de s'infiltrer par la mer dans le sud d'Israël, au lendemain d'une tentative similaire avortée qui s'était soldée par la mort de quatre combattants, selon la radio.

Les groupes armés à Gaza -principalement le Hamas et le Jihad islamique- ont tiré plus de 50 roquettes sur Israël dont plus d'une dizaine ont été interceptées par la défense anti-aérienne Iron Dome.

Deux sont pour la première fois tombées au large du port de Haïfa, soit l'objectif le plus éloigné jamais touché par un projectile palestinien.

Deux autres roquettes tirées en direction de Tel-Aviv, le coeur économique d'Israël, ont été interceptées mais les sirènes ont provoqué la panique parmi les passants dont certains se sont abrités derrière des voitures ou des abribus.

"C'est vide, ultra vide, la semaine dernière on était rempli de touristes, débordés, mais maintenant ils ont peur de venir", soupire à Tel-Aviv Danielle, une serveuse, en grignotant une assiette de frites faute de travail.

En soirée, deux roquettes sont tombées sur Dimona et une troisième a été interceptée par Irone Dome, selon l'armée.

Après 2012, le Hamas "a été fortement ré-équipé par l'Iran, et a touché des armes venant de Syrie", selon le colonel Richard Kemp, expert à l'institut londonien RUSI.

bur-agr/tp/cbo

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