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Escalade des violences entre Israël et le Hamas palestinien

Escalade des violences entre Israël et le Hamas palestinien

Israël et le Hamas palestinien étaient pris mercredi dans un engrenage infernal, avec l'intensification des raids aériens meurtriers sur Gaza et des tirs de roquettes qui ont atteint de grandes villes israéliennes.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé "d'intensifier les attaques contre le Hamas et les autres groupes terroristes à Gaza", après le lancement mardi avant l'aube par son armée d'une offensive aérienne contre l'enclave palestinienne qui a coûté la vie au total à 43 Palestiniens, dont un grand nombre de civils.

Cette offensive n'a pas néanmoins réussi à faire cesser les salves de roquettes tirées par les combattants à Gaza, qui ont montré leur force de frappe en atteignant les régions de Jérusalem, de Tel-Aviv et pour la première fois Haïfa (nord), à une distance record de plus de 160 km de Gaza. Il n'y a pas eu de victimes israéliennes.

Les chars israéliens étaient massés à la frontière entre le sud d'Israël et Gaza, alors que M. Netanyahu est sous forte pression de ses ministres faucons pour lancer une offensive terrestre contre le territoire palestinien d'où l'armée israélienne s'est retirée en 2005.

Ce nouveau cycle de violences est le plus grave depuis une offensive israélienne contre Gaza fin 2012, dont l'objectif était aussi de faire cesser les tirs de roquettes palestiniennes.

Il a été enclenché après le rapt le 12 juin dernier puis le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribué par Israël au Hamas, suivi de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des jeunes extrémistes de droite juifs.

A l'étranger, les Etats-Unis et l'Union européenne ont appelé à la retenue, alors que l'Egypte a minimisé les attentes d'une possible médiation et que la Jordanie a demandé l'arrêt de "l'agression barbare" israélienne.

"L'opération que nous avons lancée va s'étendre dans les prochains jours", a néanmoins averti le porte-parole de l'armée israélienne, le général Moti Almoz.

Au total, l'armée a dit avoir ciblé "550 sites du Hamas", qui contrôle Gaza depuis 2007, y compris 31 tunnels et 60 lance-roquettes.

Mais des habitations ont également été touchées. La frappe israélienne la plus meurtrière a eu lieu avant l'aube dans le nord de Gaza: un commandant local du Jihad islamique, Hafez Hammad, a péri dans la destruction de sa maison, avec cinq membres de sa famille, dont deux femmes et une adolescente.

"C'est un véritable massacre par des F-16 contre des enfants et des civils et le monde entier reste assis et regarde", s'est indigné un voisin, Yasser Abou Awda.

Au moins 43 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'opération "Protective Edge" ("Bordure protectrice"), dont 22 mercredi, parmi lesquels 15 femmes et enfants, selon des sources médicales. 370 Palestiniens ont été blessés.

De leur côté, les organisations paramilitaires de Gaza -principalement les branches armées du Hamas et du Jihad islamique- ont continué à lancer des roquettes. Pour la première fois, deux roquettes sont tombées au large du port de Haïfa.

Deux autres roquettes tirées en direction de Tel-Aviv, le coeur économique d'Israël, ont été interceptées par une batterie de défense antimissile Iron Dome, selon un porte-parole militaire.

Les sirènes ont provoqué un moment de panique parmi les passants dont certains se sont abrités derrière des voitures ou des abribus.

La veille, Tel-Aviv, déjà, et la région de Jérusalem avaient été la cible de roquettes de longue portée M75 -version locale du modèle iranien Fajr-5 d'une portée de 80 km-, pour la première fois depuis 2012.

Au total, 48 roquettes se sont abattues sur le sud d'Israël mercredi et plus d'une dizaine interceptées par la défense anti-aérienne.

"L'armée, sur instruction du gouvernement, est prête à lancer si nécessaire une opération terrestre. C'est dans ce but que des ordres de mobilisation de 40.000 réservistes ont été donnés", a dit le ministre de l'Environnement Gilad Erdan, membre du cabinet de sécurité.

Selon lui, Israël "ne se contentera pas d'un arrêt des tirs de roquettes. Il faut qu'à la fin des combats, le Hamas ne dispose plus de moyens de production de roquettes".

Selon les analystes, le Hamas a réussi à créer la "surprise" en parvenant à tirer des roquettes à plus de 160 km de la bande de Gaza, soit l'objectif le plus éloigné jamais touché par un projectile palestinien.

Le vice-ministre de la Défense, Danny Danon, un faucon, a plaidé pour qu'Israël cesse ses approvisionnements en électricité et en carburant à Gaza. "Nous devons utiliser tous les moyens à notre disposition pour faire pression sur le Hamas pour qu'il mette inconditionnellement fin à ses attaques".

bur-agr/tp

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