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Trafic d'influence: l'ex-président Nicolas Sarkozy veut parler aux Français

Nicolas Sarkozy veut parler aux Français
FILE - This Friday, May 4, 2012 file photo shows France's then President and conservative candidate for re-election in 2012, Nicolas Sarkozy as he delivers a speech in Sables d'Ollonne, western France. Sarkozy went before a judge on Thursday, Nov.22, 2012 to respond to suspicions he illegally accepted donations from France's richest woman to fund his 2007 election campaign. The judge in Bordeaux could decide whether the 57-year-old conservative, a polarizing figure who often faced criticism for cozy ties to the rich, will be charged with taking advantage of the 90-year-old L'Oreal heiress, Liliane Bettencourt. Sarkozy has consistently denied all allegations.(AP Photo/Michel Euler, File)
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FILE - This Friday, May 4, 2012 file photo shows France's then President and conservative candidate for re-election in 2012, Nicolas Sarkozy as he delivers a speech in Sables d'Ollonne, western France. Sarkozy went before a judge on Thursday, Nov.22, 2012 to respond to suspicions he illegally accepted donations from France's richest woman to fund his 2007 election campaign. The judge in Bordeaux could decide whether the 57-year-old conservative, a polarizing figure who often faced criticism for cozy ties to the rich, will be charged with taking advantage of the 90-year-old L'Oreal heiress, Liliane Bettencourt. Sarkozy has consistently denied all allegations.(AP Photo/Michel Euler, File)

L'ex-président français Nicolas Sarkozy s'exprimera en soirée, heure de Paris, sur les ondes de TF1 et Europe 1 au lendemain de son inculpation pour trafic d'influence et corruption par la justice française.

Ce sera sa toute première entrevue depuis qu'il a quitté la présidence française.

L'homme politique a été arrêté mardi et détenu pendant 16 heures par la police dans le cadre d'une enquête de corruption au terme de laquelle il a été accusé de trafic d'influence, de corruption et de recel de violation du secret professionnel.

Consterné, mais déterminé, selon ses proches

Selon ses proches, Nicolas Sarkozy est consterné, mais il demeure calme, déterminé et serein. L'ancien président croit que tout était joué avant même d'être entendu.

Le président François Hollande et son premier ministre Manuel Valls ont par ailleurs rappelé qu'il a toujours droit à la présomption d'innocence.

On s'attend maintenant à ce que l'avocat de Nicolas Sarkozy remette en question la légalité des écoutes électroniques, qui ont permis de déposer les accusations contre son client.

Cette nouvelle affaire risque de nuire à Nicolas Sarkozy qui songeait à reprendre les rênes de son parti, l'Union pour un mouvement populaire (UMP), à l'automne, en prévision des prochaines présidentielles. L'ancien président est actuellement au coeur de six scandales politiques.

La droite française en état de choc

Depuis mardi, politiciens, commentateurs et analystes multiplient les réactions après l'inculpation de l'ex-chef de l'État, du jamais vu pour un président de la Ve République.

Son parti, l'UMP, est particulièrement secoué.

Jean-Pierre Raffarin, qui dirige le parti de manière provisoire avec Alain Juppé et François Fillon, a appelé publiquement à la modération. D'après les informations de RTL, des consignes de réserve et de pondération ont été passées au bureau politique de l'UMP mardi soir à ce sujet.

Je pense en amitié à Nicolas Sarkozy. Il est bien sûr présumé innocent. Sa défense démontrera son innocence, je le souhaite.

- Alain Juppé (@alainjuppe) 2 Juillet 2014

Quelques proches de l'ancien chef de l'État ont également dénoncé ce qu'ils considèrent comme une instrumentalisation politique de l'affaire. « Jamais on n'aura affublé un ancien président d'un tel traitement, d'un tel déferlement de haine », a ainsi déclaré le maire UMP de Nice, Christian Estrosi.

La députée européenne Nadine Morano (UMP) dénonce quant à elle l'« acharnement ». « La justice doit faire son travail, c'est normal. (...) Après, qu'il y ait un acharnement, ça, c'est insupportable », a-t-elle déclaré, mardi.

Candidat à la présidence de l'UMP, le député Bruno Le Maire va plus loin et s'interroge sur le rôle joué par l'exécutif dans cette affaire. « Quand le pouvoir en place a-t-il été informé de ces écoutes? Que savait-il du contenu de ces écoutes? », a lancé l'ancien ministre de l'Agriculture sur RTL, référant aux écoutes électroniques qui ont mené à l'arrestation puis à la mise en examen de Nicolas Sarkozy. « Tant que le président de la République et son gouvernement ne nous disent pas quel était le contenu de ce qu'ils savaient, cette affaire de justice peut devenir une affaire d'État ».

Même la belle-mère de Nicolas Sarkozy, Marisa Bruni Tedeschi, s'en est mêlée, se disant scandalisée par ce qu'elle qualifie de campagne visant à « couper les jambes » de l'ancien président français pour l'empêcher de revenir à la tête de la droite française.

Ancien magistrat, le député Georges Fenech minimise l'événement. Pour lui, il « s'agit d'une simple phase procédurale ». « C'est la simple appréciation personnelle de deux juges d'instruction, il ne faut pas faire de catastrophisme », a-t-il déclaré sur i-Télé.

Autres réactions

Si les alliés de Nicolas Sarkozy ne se sont pas gênés pour s'exprimer sur sa mise en examen, les membres du gouvernement socialiste de Manuel Valls sont restés beaucoup plus discrets.

Le premier ministre a qualifié mercredi de « grave » l'inculpation de Nicolas Sarkozy, tout en rappelant les principes d'indépendance de la justice et de présomption d'innocence. « Personne n'est au-dessus des lois », a-t-il ajouté, évoquant toutefois la « présomption d'innocence qui vaut pour tout le monde ».

La veille, le porte-parole du gouvernement, Stéphane le Foll, avait assuré que la justice devait « aller jusqu'au bout », Nicolas Sarkozy étant désormais « un justiciable comme les autres ».

Pour Marine Le Pen, la présidente du Front national, cette affaire « contribue à décrédibiliser totalement le moindre retour envisagé de Nicolas Sarkozy sur la scène politique et a fortiori sur la scène politique présidentielle. »

Le politologue Thomas Guenole estime quant à lui qu'il serait prématuré de tirer des conclusions concernant l'avenir politique de Nicolas Sarkozy sur la base de son arrestation. « La mort politique de Nicolas Sarkozy a souvent été annoncée depuis deux ans en raison de son implication dans des histoires politico-juridiques. Et il s'en est toujours tiré », a-t-il dit.

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