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Mondial-2014 - France-Allemagne: quelle histoire !

Mondial-2014 - France-Allemagne: quelle histoire !

"Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant d'émotions que la demi-finale perdue de Séville": Voilà comment Michel Platini parle de la demi-finale du Mondial-1982 France-Allemagne, entrée dans la légende.

Il y a 32 ans, à Séville, Harald Schumacher commit un véritable attentat sur Patrick Battiston, Maxime Bossis rata le dernier tir au but et la France du foot fut inconsolable après l'élimination des Bleus (3-3 a.p., 5 t.a.b. à 4 pour la RFA).

Et aujourd'hui, en 2014, la France va retrouver l'Allemagne en quart de finale du Mondial au Brésil.

"Je souffre encore en rameutant ces images dans mon esprit, Séville, pour moi, c'est une nuit noire", a confié à l'AFP pour les 30 ans de ce match, il y a deux ans, Michel Hidalgo, sélectionneur de l'équipe de France de 1976 à 1984.

L'image choc remonte à la 57e minute, lorsque la tête de Battiston est percutée de plein fouet par la hanche du gardien allemand sorti des ses cages délibérément sur le Français. Le joueur de Saint-Etienne tombe lourdement comme un pantin désarticulé sur la pelouse. Etendu sur le sol, inanimé, deux dents en moins, Battiston fait craindre le pire. Il sort sur une civière, la main glissée dans celle de son capitaine Platini.

Schumacher, lui, n'est sanctionné ni d'un coup franc ni d'un carton et ne prend pas la peine de s'enquérir de l'état de santé de sa victime.

"Je n'ai, hélas, pas vu la violente collision car je suivais le ballon", continue à assurer pour sa part Charles Corver, l'arbitre néerlandais interrogé par l'AFP au moment des 30 ans de ce match. "Mon arbitre-assistant m'a dit, qu'à son avis, ce n'était pas intentionnel".

Parmi les autres séquences qui marquent la rétine, il y a celles du but de volée de Marius Trésor dans la prolongation (92e), puis de la joie extatique d'Alain Giresse qui a porté le score à 3-1 d'une frappe tendue (98e).

La France a alors un pied et quatre orteils en finale. Jusqu'à la réduction du score pour l'Allemagne de l'Ouest de Karl Heinz Rummenigge (102e) et l'égalisation de Klaus Fischer d'un retourné acrobatique (108e).

Et puis, il y a l'épreuve cruelle des tirs au but. Les larmes d'Ulrich Stielike, qui avait buté sur Jean-Luc Ettori, furent séchées par Schumacher, devenu le héros de tout un peuple et le bourreau de tout un autre en arrêtant les tentatives de Didier Six et de Bossis, genou à terre et chaussettes baissées.

"Même si j'ai marqué un but contre l'Allemagne, cela restera toujours le pire moment de ma carrière", a confié Marius Trésor à l'AFP.

Quant à Hidalgo, une dernière image le hante: "Je n'ai jamais vu des vestiaires comme ça après le match. C'était presque la maternelle avec des pleurs. Il y a deux joueurs, je n'ai jamais dit leur nom, qu'on a été obligé de mettre tout habillés sous la douche, ils n'arrivaient pas à se déshabiller."

Quatre ans plus tard au Mondial au Mexique, Français et Allemands se retrouveront encore. Cette fois, Platini est diminué par une blessure récurrente à un tendon d'Achille. Les Bleus passent toutefois le premier tour, avec deux victoires contre le Canada (1-0) et la Hongrie (3-0) et entre-temps un nul face à l'URSS (1-1). Débute un parcours homérique où les Bleus écartent l'Italie (2-0) avec un Platini retrouvé, puis le Brésil de Zico et Socrates au terme d'un des plus beaux matches de l'histoire (1-1, 4-3 t.a.b.), grâce à une énorme performance de Joël Bats. Le gardien passe pourtant à côté de sa demi-finale, lors des retrouvailles avec la RFA, avec une faute de main sur un coup franc de Brehme, et les Bleus subissent un nouveau revers (2-0). Les Français décrochent tout de même la 3e place en battant la Belgique (4-2).

nip-pgr/pga/sk

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