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Abou Bakr Al-Baghdadi, "calife" jihadiste

Abou Bakr Al-Baghdadi, "calife" jihadiste

Abou Bakr Al-Baghdadi, le mystérieux chef de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) désigné dimanche par son groupe "calife" de tous les musulmans, fait de plus en plus d'ombre au chef d'Al-Qaïda et pourrait bien être le jihadiste le plus influent au monde.

L'EIIL, qui se fait appeler désormais "Etat islamique" en effaçant toute référence géo-politique, a annoncé l'établissement d'un califat sur les larges pans de territoires qu'il a conquis en Irak et en Syrie, dans une tentative de rétablir un régime politique islamique disparu il y a près d'un siècle.

Ce groupe, déjà puissant en Syrie, mène depuis le 9 juin une offensive fulgurante en Irak.

Mais son chef reste une personnalité trouble et mystérieuse.

Né en 1971 à Samarra au nord de Bagdad, selon Washington, Abou Bakr Al-Baghdadi, aurait rejoint l'insurrection en Irak peu après l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003, et aurait passé quatre ans dans un camp de détention américain.

Les forces américaines avaient annoncé en octobre 2005 la mort d'Abou Douaa -un des surnoms de Baghdadi- dans un raid aérien à la frontière syrienne. Mais il est réapparu, bien vivant, en mai 2010 à la tête de l'Etat islamique en Irak (ISI), la branche irakienne d'Al-Qaïda, après la mort dans un raid de deux chefs du groupe.

La stratégie anti-insurrectionnelle américaine, combinée au retournement d'une partie des tribus sunnites contre les jihadistes, avait mis le groupe à mal.

Mais il a rebondi en élargissant ses activités à la Syrie voisine, rejetant ensuite l'ordre du chef d'Al-Qaïda Ayman Zawahiri de se concentrer sur l'Irak et de laisser la Syrie au Front Al-Nosra, un groupe jihadiste combattant contre le régime de Damas.

En avril 2013, Baghdadi a annoncé une fusion entre l'ISI et les combattants d'Al-Nosra pour former l'EIIL, mais ces derniers ont refusé d'adhérer. Les deux groupes ont commencé à opérer séparément, avant de s'affronter directement à partir de janvier en Syrie.

Très peu de détails ont filtré sur la personnalité de Baghdadi, ou sur l'endroit où il se trouve.

Les Etats-Unis, qui l'ont classé "terroriste" en octobre 2011, avaient déclaré l'an dernier qu'il se trouvait probablement en Syrie.

Fin mai, un général irakien a déclaré que ses forces pensaient que Baghdadi était en Irak, mais d'autres responsables ont contesté ce point.

Le visage de Baghdadi n'a été révélé qu'en janvier, lorsque les autorités irakiennes ont pour la première fois publié une photo noir et blanc montrant un homme barbu, au crâne dégarni en costume-cravate.

Le mystère qui l'entoure contribue au culte de sa personnalité, et Youtube voit fleurir les chants religieux louant ses vertus.

Au sein de l'EIIL, il est salué comme un commandant et un tacticien présent sur le champ de bataille, contrairement à Zawahiri, son ancien supérieur et actuel rival, sur qui il prend de plus en plus l'avantage dans les sphères jihadistes.

Si les combattants de l'EIIL sont majoritairement des Syriens en Syrie et des Irakiens en Irak, cette distinction lui vaut le soutien de nombreux jihadistes, probablement des milliers, venus de toute la région mais aussi d'Europe et au-delà.

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