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Woodkid en ouverture du FIJM: du grand cinéma (PHOTOS/VIDÉO)

Woodkid au Festival de Jazz: du grand cinéma (PHOTOS/VIDÉO)

La grande révélation du Festival International de Jazz de l’an dernier, Woodkid, était de retour cette année pour offrir le spectacle d’ouverture extérieur de la 35e édition.

Sous les projecteurs depuis qu’il s’est lancé dans la musique en 2011 et a fait paraître son vidéoclip pour Iron, le Français Yoann Lemoine garde la critique et le public captifs de son univers cinématographique.

Jeudi soir, Woodkid a fait son cinéma à la Place des Arts avec sa pop orchestrale et ses mises en scène fortes, toujours en noir et blanc. L’artiste a offert la totalité des chansons de son album, The Golden Age (2013), et quelques nouveaux titres.

Le spectacle s’est ouvert sur une spectaculaire introduction où l’on a découvert l’orchestre avec ses cuivres, ses percussions et ses cordes. Puis Woodkid est apparu, au son d’un piano, pour se lancer de sa voix grave et apaisante dans Baltimore’s Fireflies.

Imposant et un brin inquiétant, l’orchestre donnait aux pièces de Woodkid toute leur grandeur cinématographique. Ajoutez-y les jeux de lumières et mises en scène, et on obtient un résultat époustouflant. Quand Woodkid a confié au public: «c’est très intimidant, réellement», on pouvait dire que le sentiment était réciproque.

Mais rien pour effaroucher la foule, plutôt hypnotisée par cette voix douce, parfois seulement soutenue par un sobre piano, comme dans les chansons Childhood, Where I Live, la nouvelle Go et Brooklyn.

Dans une trame narrative où monte la tension, souvent les pièces s’amorçaient timidement pour mieux déballer toute leur ampleur et différentes couches musicales en cours de route.

Et il en est allé de même du spectacle, qui de lent et mélancolique a pris un virage plus rythmique avec I Love You. Douce d’abord avec clavier et voix, se sont ensuite superposées les cordes, puis les percussions y ont mis le rythme. Accrocheuse, belle, émouvante, la chanson a été acclamée par le public.

Quelques pièces plus sobres ont suivi, Woodkid sous un simple projecteur, sa voix mise de l’avant, alors qu’elle est souvent ensevelie sous une foule d’instruments.

L’artiste a savamment fusionné des pièces à quelques reprises, notamment Technology et Stabat Mater, dont les intonations guerrières avaient de quoi donner des frissons dans le dos. La mise en scène y était aussi pour quelque chose, une série de percussionnistes s’alignant solennellement en fond de scène, éclairés à contrejour et assenant à l’unisson des coups sur leurs tambours militaires. Intenses, les percussions n'ont plus quitté le spectacle.

D’un film de guerre, on est passé à un film de science-fiction avec Conquest of Spaces, démarrée sur une note suraiguë tenue un moment avant que des sons électro-futuristes n’embarquent, appuyés anachroniquement par les tambours. Les lumières blanches fusaient dans toutes les directions sur le refrain.

Et c'est devenu techno, et c'est devenu dansant. Les tambours ont tonné avant de faire place à un tonnerre d’applaudissements.

Iron s’est enfin amenée, avec de puissants cuivres et des percussions adoptant cette fois des rythmes tribaux. Après des débuts lourds, on commençait à sentir un vent de légèreté, on sautait sur scène et dans la foule.

Woodkid a ensuite fait étalage de ses talents de pianiste classique avec une envolée fluide au piano pour démarrer Volcano. Les cuivres étaient graves, mais l’ambiance était désormais festive.

On a eu droit à une fin heureuse avec une joyeuse The Great Escape, sur laquelle les tambours se sont précipité sous un éclairage stroboscopique.

Au rappel, la populaire Run Boy Run est arrivée, suivie de The Other Side, terminant le show sur une note martiale.

«Merci au Festival d'avoir fait le pari de nous inviter», a dit Woodkid en terminant. Avouons que ce n’était pas un pari très risqué…

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Alejandra Ribera

Festival de Jazz 2014 - 26 juin 2014

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