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Syrie: accrochage entre partisans du Qatar et l'Arabie au sein de l'opposition

Syrie: accrochage entre partisans du Qatar et l'Arabie au sein de l'opposition

Le violent conflit opposant au sein de l'opposition syrienne les partisans du Qatar à ceux de l'Arabie Saoudite s'est traduit par la décision du "gouvernement" de dissoudre la plus haute militaire, mesure aussitôt annulée par le chef de la Coalition.

"Le chef du gouvernement provisoire Ahmad Tohmé a décidé de dissoudre le Conseil militaire supérieur et de déférer ses membres devant le comité de contrôle financier et administratif du gouvernement pour qu'ils fassent l'objet d'une enquête", avait annoncé un communiqué diffusé sur la page Facebook du gouvernement.

"Le chef d'état-major, le général de brigade Abdel Ilah al-Bachir est également limogé", selon le texte qui appelle "les forces révolutionnaires effectives sur le terrain en Syrie à former à un conseil de défense militaire et à une restructuration totale de l'état-major d'ici un mois".

Quelques heures plus tard, le "comité politique de la Coalition nationale des forces de la révolution et de l'opposition syrienne" dirigé par Ahmad Jarba annonçait dans un communiqué que le "chef du gouvernement provisoire a outrepassé ses pouvoirs".

Le comité politique a ainsi décidé de "demander au Conseil général de se prononcer sur cet abus de pouvoir lors de sa prochaine réunion et de prendre les mesures qui s'imposent".

La réunion du Conseil général, la plus haute instance de l'opposition doit se tenir du 4 au 6 juillet à Istanbul.

"Cette crise reflète le conflit qui déchire la coalition et qui s'inscrit dans un contexte régional. Le Qatar soutient le gouvernement d'Ahmad Tohmé et le président Ahmad Jarba est proche de l'Arabie Saoudite", expliqué à l'AFP un haut responsable de cette Coalition, qui a tenu à garde l'anonymat.

Selon lui, Ahmad Jarba doit quitter la présidence lors de la réunion du Conseil général, car il ne peut pas exercer plus de deux mandats.

"Il veut donc préparer la suite pour garder le contrôle. Il semble qu'il envisage de former un Haut conseil de la révolution syrienne, une instance militaire dont il assumera la présidence et qui n'aura aucune relation avec le gouvernement de l'opposition", a-t-il ajouté

Pour cela, il allait demander, selon ce responsable un vote de défiance contre le gouvernement et nommer un nouveau chef de gouvernement. M. Tohmé, au courant de ce plan, a décidé de prendre les devants en dissolvant la conseil militaire.

Cette crise est survenue peu après l'annonce par la Maison Blanche que le président Barack Obama a demandé au Congrès d'autoriser un budget de 500 millions de dollars pour "entraîner et équiper" l'opposition modérée armée qui combat le régime de Bachar al-Assad depuis plus de trois ans.

Cette opposition est depuis un an dépassée sur le terrain, en influence et en armement par des jihadistes, surtout ceux de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui mène depuis début juin une offensive fulgurante dans l'Irak voisin, après s'être emparé d'une grande partie de l'est syrien.

Noyau de la rébellion luttant pour la chute du régime Assad, l'ASL est formée de soldats, officiers et généraux déserteurs rejoints par les civils ayant pris les armes après la répression brutale en mars 2011 par le régime d'un mouvement de contestation réclamant des réformes.

Mais cette principale composante de la rébellion a vu progressivement ses combattants rejoindre les rangs des islamistes et des jihadistes en grande partie venus de l'étranger via notamment la frontière poreuse de l'Irak et qui sont mieux financés et armés.

ram-kam/sk/hj

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