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Projet Clemenza: la GRC au Québec s'excuse pour le nom de code ayant déplu aux Italo-Canadiens

Projet Clemenza: la GRC au Québec s'excuse pour le nom stéréotypé
SRC

MONTRÉAL - La Gendarmerie royale du Canada (GRC) s'excuse pour le nom de code utilisé pour décrire son plus récent coup de filet anti-mafia au Québec.

Le commandant dans la province a écrit une lettre à la division québécoise du Congrès national des Italo-Canadiens, s'excusant d'avoir désigné l'opération «Projet Clemenza».

La division québécoise du groupe s'est plainte par écrit il y a plus d'une semaine, disant avoir reçu de nombreuses plaintes de membres de la communauté quant aux stéréotypes sur les Italiens alimentés par la police.

La police a décrit dans un communiqué les organisations criminelles alléguées comme étant liées au crime organisé de «souche italienne» à Montréal.

Le nom de code du projet fait référence à Peter Clemenza, un personnage fictif du roman et des films «Le Parrain», relatant la saga d'une famille criminelle italienne.

La lettre de l'organisation à la GRC qualifie l'association faite d'inacceptable, contreproductive et l'assimile à un manque de jugement.

La GRC n'a pas rendu les excuses publiques, mais a confirmé l'existence de la lettre. L'organisation italienne en a publié un exemplaire. Questionné à savoir comment la GRC en vient à désigner ses opérations au Québec, un porte-parole a dit avoir reçu la directive de ne pas accorder d'autres entrevues sur le sujet.

Dans cette lettre, François Deschênes, commissaire adjoint et commandant au Québec, affirme que la police ne voulait pas causer de torts et que des mesures avaient été prises pour s'assurer qu'une telle situation ne se reproduira plus.

«Je peux vous assurer que ni dans le choix du nom de l'enquête ni dans la préparation de nos documents de presse avons-nous eu l'intention de communiquer un quelconque message négatif à l'endroit de la communauté que vous représentez», a écrit M. Deschênes.

M. Deschênes a dit être très sensible à l'enjeu soulevé par le Congrès national des Italo-Canadiens, ajoutant que la GRC accordait beaucoup d'importance à la diversité. Il a fait valoir que la GRC était fière de compter plusieurs membres de la communauté italienne dans ses rangs.

Il a mentionné que des mesures avaient été prises pour «ajuster notre choix de mots afin de refléter notre profond respect pour la communauté italienne» et d'autres groupes constituant la mosaïque du pays.

Antonio Sciascia, président du Comité pour la promotion des Italo-Canadiens, a salué dans une entrevue la réponse de la GRC et a dit croire que la police avait compris que le nom de code ne faisait que renforcer des stéréotypes de longue date. Il a toutefois ajouté qu'il s'attendrait, à la suite de ses excuses, à ce que la GRC retire le terme «Clemenza» de son site Web.

M. Sciascia a signifié que cette lettre cadrait dans la volonté plus large de l'organisation d'exhorter les médias à cesser d'associer les Italiens à la mafia et au crime organisé.

«Ce sont des stéréotypes qui doivent cesser. Nous espérons qu'ils vont se rendre compte que ce n'est plus acceptable d'insulter toute une communauté, 300 000 personnes au Québec et 1,5 million au Canada, et 99,9 pour cent de ces personnes sont des citoyens bons, honnêtes, travaillants qui ont contribué immensément au développement culturel, économique et social de ce pays», a-t-il exposé.

La GRC a intercepté plus d’un million de messages privés selon la technique de NIP à NIP dans le cadre d'un coup de filet anti-mafia contre deux organisations ayant mené à plus de 30 arrestations plus tôt ce mois-ci.

Les accusés font face à divers chefs d'accusation, dont complot, gangstérisme, importation, trafic et possession de stupéfiants, enlèvement et séquestration, possession d’armes et d’explosifs, incendies criminels, extorsion et voies de fait.

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