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UE : Merkel tend la main à Cameron, qui se prépare à encaisser sa défaite

UE : Merkel tend la main à Cameron, qui se prépare à encaisser sa défaite

La chancelière allemande Angela Merkel a tendu la main jeudi à son homologue britannique David Cameron, à la veille de la défaite qu'il se prépare à encaisser sur la désignation de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne.

"Nous devons faire en sorte de trouver un large terrain d'entente sur le contenu" des politiques européennes, a affirmé Mme Merkel. "Je pense que nous pouvons trouver des compromis et faire un pas vers la Grande-Bretagne", a-t-elle insisté, après avoir la veille expliqué que mettre M. Cameron en minorité dans un vote ne serait pas "un drame".

Lâché par ses alliés suédois Fredrik Reinfeldt et néerlandais Mark Rutte, avec lesquels il avait organisé il y a deux semaines une conjuration des anti-Juncker, M. Cameron a dû en prendre acte.

"Il y aura un vote demain et nous verrons son résultat. Mais il est absolument vital que les gens sachent que je fais ce que je dis", a-t-il encore martelé à la BBC. Selon une source européenne, il a prévenu jeudi ses homologues que la discussion serait "rude".

Mais s'il a jugé qu'ils commettaient une "erreur" en cédant au Parlement européen sur leurs prérogatives concernant la nomination du chef de l'exécutif européen, il n'a pas agité la menace d'une rupture. Le sommet "est le premier pas d'une longue campagne pour assurer des changements et une meilleure place de la Grande-Bretagne en Europe", avant le référendum prévu en 2017 sur son maintien dans l'Union, a-t-il dit.

Le nouveau Premier ministre conservateur finlandais, Alexander Stubb, a lui aussi tenté de lui faciliter la tâche, en souhaitant que les chefs d'Etat et de gouvernement fixent à M. Juncker un programme de "libéralisation" économique, "plus près de la position britannique". "De ce point de vue, je ne pense pas que les Britanniques seront perdants", a-t-il ajouté.

Pour les tenants de l'orthodoxie budgétaire, l'enjeu est de ne pas perdre l'allié britannique face à l'offensive de la gauche européenne en faveur d'une plus grande souplesse dans l'application des règles budgétaires.

Les dirigeants sociaux-démocrates, emmenés par le Français François Hollande et l'Italien Matteo Renzi, avaient apporté leur soutien à M. Juncker dès le weekend dernier. Mais ils réclament en échange plus de flexibilité dans l'application du Pacte de stabilité, au profit des investissements et de la croissance.

Angela Merkel a répété mercredi son refus de modifier ce Pacte. "Il fixe des règles claires et offre une multitude de possibilités de flexibilité", a-t-elle affirmé.

Les dirigeants européens devraient donc s'entendre a minima sur la nécessité d'exploiter toutes les marges existantes, selon un projet de conclusions obtenu par l'AFP. "Il faut utiliser les possibilités offertes par le cadre budgétaire européen actuel, pour trouver un équilibre entre la discipline budgétaire et le nécessaire soutien à la croissance", indique le document.

Le vice-chancelier social-démocrate, Sigmar Gabriel, a suggéré de supprimer l'obligation faite aux Etats qui veulent bénéficier de fonds européens de mettre aussi de l'argent sur la table. Il a évoqué une économie possible de 15 milliards d'euros pour l'Italie.

Jeudi, les 28 dirigeants ont mis momentanément de côté leurs querelles pour rendre hommage aux millions de morts de la Première Guerre mondiale, près d'un siècle après l'attentat de Sarajevo qui, le 28 juin 1914, avait déclenché le conflit.

Ils ont symboliquement ouvert leur sommet dans la ville martyre d'Ypres, au nord-ouest de la Belgique, théâtre de plusieurs batailles majeures et de la première utilisation d'armes chimiques.

Leur dîner, rapidement expédié, a été consacré à un "échange de vues" sur les priorités de l'UE pour les cinq prochaines années, a indiqué dans un bref communiqué le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. "Ces discussions se poursuivront" vendredi, a-t-il ajouté.

Après la désignation du président de la Commission, les dirigeants européens devront s'atteler à la répartition des autres postes clés de l'UE --président du Conseil, chef de la diplomatie, président de l'Eurogroupe--. Cela se jouera lors d'un sommet extraordinaire qui devrait se tenir le 17 juillet, au lendemain de l'investiture de M. Juncker par le Parlement européen.

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