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Libye: élections saluées par la communauté internationale malgré les violences

Libye: élections saluées par la communauté internationale malgré les violences

Les élections législatives en Libye ont été saluées jeudi par la communauté internationale malgré les violences qui ont marqué le scrutin endeuillé par l'assassinat d'une militante réputée des droits de l'Homme.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, s'est félicité d'un scrutin qui "marque une étape importante dans la progression du processus de transition", dans un communiqué de son porte-parole.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a félicité "le peuple libyen pour avoir organisé l'élection d'une nouvelle Chambre des représentants, une étape importante dans ses efforts courageux de transition vers la pleine démocratie après quatre décennies de dictature", sous le régime de Mouammar Kadhafi.

La Grande-Bretagne a salué aussi les élections, appelant au dialogue et à la réconciliation nationale, dans un communiqué publié par son ambassade à Tripoli.

Malgré une faible participation et des attaques meurtrières, les autorités libyennes ont estimé "acceptable" le déroulement mercredi des législatives, selon la Haute commission électorale (Hnec).

le scrutin a été maintenu malgré une escalade des violences en particulier dans l'est du pays, théâtre depuis un mois d'affrontements quotidiens entre une force paramilitaire loyale au général dissident Khalifa Haftar et des groupes islamistes qui pullulent dans la région et s'en prennent également à l'armée.

Jeudi encore, une voiture piégée a explosé près des locaux de l'Assemblée constituante qui siège à Al-Baida dans l'est libyen, sans faire de victime.

Sept soldats avaient été tués au cours de la journée électorale et plus d'une cinquantaine blessés dans des affrontements avec un groupe islamiste dans le sud de Benghazi.

Cette ville a été aussi meurtrie par l'assassinat de Salwa Bouguiguis, une avocate et militante des droits de l'Homme, tuée chez elle par des inconnus peu après la clôture du vote.

Depuis la révolution de 2011 qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi, la région orientale de la Libye, et en particulier sa plus grande ville Benghazi, est le théâtre d'une série d'attaques et d'assassinats visant notamment des militaires, des policiers et des juges, mais aussi des journalistes et militants des droits de l'Homme.

Ces attaques, rarement revendiquées, sont régulièrement attribuées à des groupes radicaux.

Dans son communiqué, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, a "condamné fermement l'assassinat de Mme Bouguiguis, une défenseur courageuse et respectée des droits de l'Homme, qui a joué un rôle important dans la révolution libyenne".

La conseillère de M. Obama à la sécurité nationale Susan Rice a de son côté condamné "le meurtre insensé et brutal de la militante des droits de l'Homme et de la société civile Salwa Bouguiguis", qu'elle avait rencontrée fin 2011 peu après le renversement de Kadhafi.

L'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch, a rendu hommage au courage de Mme Bouguiguis, tandis qu'Amnesty International a appelé les autorités à enquêter sur l'assassinat et à traduire les auteurs devant la justice, déplorant un "meurtre choquant et impitoyable" qui prive la société civile libyenne de l'une de ses figures les plus courageuses".

Quelques heures avant sa mort, Mme Bouguiguis appelait ses compatriotes à aller voter. Les Libyens ont manifesté en effet un faible engouement pour le scrutin de mercredi, jugé crucial par la communauté internationale pour sortir le pays de l'anarchie.

Ils étaient appelés à élire les membres de la future Chambre des représentants, qui doit remplacer le Congrès général national (CGN, Parlement), la plus haute autorité politique et législative, dont la légitimité est contestée et qui est accusée d'avoir aggravé la crise dans le pays en raison d'une lutte d'influence entre les courants libéral et islamiste.

Toutefois, seulement 630.000 Libyens ont voté mercredi, soit un taux de participation 42%, selon des estimations préliminaires.

Des résultats partiels seront annoncés à partir du vendredi, a déclaré jeudi à la presse le président de la Hnec, Imed al-Sayeh. Les résultats définitifs devraient être connus dans deux semaines, voire plus.

Les listes politiques ont été bannies dans le scrutin. Seuls des "candidats individuels" mais pas forcément indépendants, avaient été appelés à se présenter.

Ainsi la composition politique du futur Parlement ne sera connue qu'après la formation de blocs parlementaires.

Les résultats devraient porter sur 184 sièges (sur 200), voire moins. En effet, la Hnec estime à 16 le nombre de sièges non pourvus, après l'annulation du vote dans plusieurs bureaux en raison des violences. Un nouveau scrutin doit être organisé dans ces bureaux.

bra-ila/hj

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