La Birmanie a symboliquement brûlé jeudi plus de 2,5 tonnes d'opium, base de l'héroïne, ce qui n'empêche pas le pays de rester le deuxième producteur après l'Afghanistan.
Malgré cette opération annuelle visant à montrer l'engagement du pays à l'occasion de la Journée internationale contre la drogue, l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC) reste sceptique.
"En Birmanie, la surface de culture de pavot (base de la production de l'opium et de l'héroïne) couvre 57.800 hectares, en hausse permanente", a souligné l'ONUDC jeudi.
"En 2013, la production globale d'héroïne a rebondi à des niveaux jamais vus depuis 2008 et 2011", souligne l'agence onusienne.
"Nous n'avons pas encore fini de collecter les données pour 2014. Mais si vous regardez les sept dernières années, cela augmente", a commenté Jason Eligh, représentant de l'ONUDC, devant la presse à Rangoun.
Sur les plus de 2,5 tonnes de drogues brûlées jeudi par la Birmanie, figurent 1,3 tonne d'opium et 226 kilos d'héroïne.
La persistance des conflits ethniques en Birmanie sont un frein à la lutte anti-drogue, a dénoncé un responsable policier à Rangoun. La majorité des cultures de pavot se trouve en Etat Shan, dans le nord de la Birmanie.
"Comme le gouvernement n'arrive pas à trouver d'accord avec certains groupes ethniques sur la lutte anti-drogue, nous ne pouvons pas travailler efficacement", a expliqué devant la presse le major Khin Maung Than, de l'agence anti-drogue.
En Thaïlande voisine, ce sont un peu plus de trois tonnes de drogue qui sont parties en fumée, dont une large part de méthamphétamines (2,5 tonnes), drogue synthétique courante dans le pays, malgré une législation anti-drogue très dure.
Dans de pleines pages dans la presse jeudi, la junte militaire arrivée depuis un mois au pouvoir assure de son engagement total en vue de "l'élimination de la drogue" dans la société thaïlandaise, grande consommatrice de méthamphétamines.
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