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Kenya: cinq morts dans un nouveau raid nocturne près de la côte touristique

Kenya: cinq morts dans un nouveau raid nocturne près de la côte touristique

Cinq personnes ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi au Kenya dans une attaque contre un village, près de la côte touristique où un double raid avait déjà fait une soixantaine de morts mi-juin.

L'attaque a été perpétrée à quelques dizaines de kilomètres seulement du site des dernières violences, qui avaient plongé le pays dans l'horreur et ravivé les craintes de violences politico-ethniques.

Ce dernier raid a visé Maleli, un village voisin de la localité de Witu et situé sur le continent, légèrement en retrait de la côte, à une cinquantaine de kilomètres de l'archipel touristique de Lamu, joyau naturel et historique de l'océan Indien.

"Les informations dont nous disposons font état de cinq morts", a déclaré à l'AFP le préfet du canton de Lamu, Stephen Ikua, déplorant une "attaque malheureuse".

"Nous avons envoyé nos policiers sur le terrain pour avoir plus de détails", ils sont "à la poursuite des assaillants", a-t-il ajouté.

Plusieurs personnes ont été blessées et évacuées vers des hôpitaux de la région, a indiqué Athaman Badi, un élu local.

Le raid contre ce village, où cohabitent différentes communautés, selon des sources locales, n'a pas été revendiqué pour l'heure.

La même zone avait été attaquée en pleine nuit, les 15 et 16 juin, par des hommes armés qui avaient tué une soixantaine de personnes.

Ce double raid avait épouvanté le Kenya, locomotive économique de l'Afrique de l'Est: il s'agissait de l'opération la plus meurtrière depuis l'assaut mené par un commando d'insurgés islamistes somaliens shebab contre le centre commercial Westgate à Nairobi (au moins 67 morts en septembre 2013).

Les shebab, liés à Al-Qaïda, avaient revendiqué la double attaque nocturne de mi-juin, qui a ciblé une région située à une centaine de kilomètres au sud de la frontière somalienne.

Ils avaient affirmé avoir agi en représailles à l'intervention militaire kényane en Somalie et appelé touristes et étrangers à éviter désormais le Kenya, décrété "zone de guerre".

Mais le président kényan Uhuru Kenyatta a nié l'implication des shebab, attribuant les attaques à des "réseaux politiques locaux" liés à des "gangs criminels", et dénoncé des "violences ethniques aux motivations politiques".

Il a pointé du doigt, sans la nommer, l'opposition dirigée par Raila Odinga, son adversaire malheureux à la présidentielle de mars 2013. Cet ancien Premier ministre a démenti toute implication de son camp dans les violences.

Après les attaques des 15 et 16 juin, la police avait abattu cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans le carnage. Au moins trois personnes ont par ailleurs été inculpées.

Le Kenya a subi plusieurs attaques et attentats attribués aux shebab ou à leurs sympathisants depuis que son armée est entrée en Somalie, en octobre 2011, pour y combattre les islamistes somaliens.

L'aviation kényane a bombardé dimanche des bases des shebab dans le sud de la Somalie, dans le cadre d'une offensive menée depuis mars par l'Amisom, la force de l'Union africaine en Somalie, qui compte actuellement quelque 22.000 hommes.

L'armée kényane a dit avoir tué "plus de 80 terroristes shebab" par ces frappes aériennes mais le porte-parole des islamistes, Abdulaziz Abu Musab, a démenti de telles pertes dans leurs rangs. Selon les shebab, des combats se sont déroulés sur le terrain lundi.

La dernière attaque survenue dans la nuit de lundi à mardi est une mauvaise nouvelle de plus pour le tourisme kényan, atout économique important mais en pleine déconfiture pour cause d'insécurité.

Ce raid meurtrier s'ajoute aux violences intercommunautaires qui ont fait durant le week-end au moins 20 morts dans le nord-est du Kenya, une région meurtrie par un long cycle d'attaques et de représailles entre clans rivaux d'ethnie somali.

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