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Pakistan: tension et imbroglio lors du retour au pays d'un chef religieux

Pakistan: tension et imbroglio lors du retour au pays d'un chef religieux

Le Pakistan était plongé lundi dans un nouvel imbroglio politique avec le retour au pays mouvementé du chef religieux populiste Tahir-ul-Qadri, dont les autorités ont détourné le vol vers Lahore après des manifestations de ses partisans à l'aéroport Islamabad.

La situation restait confuse à la mi journée. Arrivé à Lahore (est), M. Qadri a refusé de descendre de l'appareil et réclamé la protection de l'armée, défiant un gouvernement qu'il accuse d'avoir fait assassiner une dizaine de ses fidèles.

M. Qadri faisait référence aux affrontements meurtriers de mardi dernier qui ont opposé ses partisans à la police à Lahore, et se sont soldés par la mort de neuf de ses partisans, selon un bilan de son parti confirmé à l'AFP par un hôpital local.

Fondateur du parti Mouvement du peuple du Pakistan (Pakistan Awami Tehreek, PAT), le chef religieux s'était fait connaître des observateurs internationaux l'an dernier en organisant un sit-in géant qui avait paralysé la capitale Islamabad pendant plusieurs jours

Tahir-ul-Qadri, qui vit habituellement au Canada, y avait dénoncé avec force la corruption et appelé à des reformes urgentes, avant de plier bagages avec ses partisans sans avoir obtenu satisfaction.

Il a annoncé il y a quelques jours son retour au Pakistan pour lancer une mystérieuse "révolution pacifique" visant à débarrasser le pays de la corruption, de la pauvreté et des violences.

Ce retour met la pression sur Islamabad au moment où l'armée mène une offensive militaire contre les talibans et Al-Qaïda dans la zone tribale du Waziristan du nord, qui a jeté sur les routes plus de 300.000 habitants.

En prévision de l'arrivée de M. Qadri lundi matin, et de l'afflux de fidèles, le gouvernement avait placé l'aéroport d'Islamabad et ses alentours en alerte, déployant des soldats aux points d'entrée et de sortie et bloquant les routes adjacentes avec des conteneurs.

Mais les partisans de Qadri, arrivés aux cris de "Vive Tahir-ul-Qadri" et "Révolution, révolution, révolution islamique" et armés de bâtons et de pierres, ont réussi à passer ces barrages. La police, guidée par des hélicoptères de surveillance, a répliqué en tirant des grenades lacrymogènes. Aucune victime n'était à déplorer à la mi journée.

Après que de premières informations eurent indiqué que l'avion de M. Qadri était arrivé à Islamabad, un porte-parole de l'Aviation civile pakistanaise a finalement indiqué à l'AFP que le vol commercial Emirates Londres-Islamabad avait été détourné vers Lahore "pour assurer la sécurité de l'appareil".

Arrivé à Lahore, M. Qadri a refusé de descendre de l'avion. "Le gouvernement a engagé des terroristes, des assassins déguisés en policiers qui nous attendent dehors", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision locale Express TV. "Ma situation est très simple: je veux que l'armée pakistanaise me protège. Dans ce cas je suis prêt à aller n'importe où", a-t-il ajouté.

Tahir-ul-Qadri jouit d'une large audience au Pakistan et dans le monde grâce à ses interventions régulières dans des conférences, dont le forum économique mondial de Davos.

mmg-jaf/emd/pt

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