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Mondial-2014 - Enner Valencia, un "Superman" au secours de l'Equateur

Mondial-2014 - Enner Valencia, un "Superman" au secours de l'Equateur

Benzema, Müller, van Persie, Robben... et Enner Valencia! Le "Superman" équatorien, danger N.1 pour la France mercredi, s'est invité au bal des meilleurs buteurs du Mondial et fait rêver un pays qui érige en héros un joueur parti de loin.

"Enner le Superman tricolore!", "C'est le Mondial d'Enner!"... La presse équatorienne n'avait qu'un prénom en tête au lendemain du doublé de sa pépite face au Honduras, vendredi, qui a retardé la qualification en huitièmes de finale des Bleus, ses futurs adversaires du groupe E.

Oublié Antonio Valencia, son illustre homonyme de Manchester United et tête d'affiche de l'équipe d'Equateur: la "Tri" s'est trouvé un sauveur en Enner, le joueur de Pachuca au Mexique, sorti de l'anonymat à 25 ans à la faveur d'un départ canon.

Moins d'un an après sa première titularisation, contre les champions du monde espagnols, ce relatif inconnu a égalé en 180 minutes et trois buts le record national détenu par Agustin Delgado en Coupe du monde (3 buts de 2002 à 2006)!

"Je rêve depuis que je suis enfant de marquer dans une Coupe du monde et grâce à mes coéquipiers et à mon entraîneur c'est devenu une réalité", savoure l'ailier de formation, buteur face à la Suisse (1-2) et au Honduras (2-1) et reconverti avant-centre après le décès tragique du buteur Christian Benitez l'an passé.

L'enfant de San Lorenzo (nord), qui trayait les vaches de son père pour vendre du lait et s'offrir ainsi des chaussures de foot, ressuscite le mythe du gamin sorti d'une pauvreté extrême par la seule grâce d'un ballon rond.

"J'étais obligé de dormir dans le Capwell (le stade de son premier club, le SC Emelec, ndlr), je devais souvent sauter des repas car je n'avais pas d'argent. C'est seulement l'amour du foot qui m'a permis de tenir", raconte Valencia au journal El Universo.

A force de côtoyer les étoiles, Valencia s'est senti pousser des ailes avec l'Emelec, le club de Guayaquil (ouest) alors dirigé par Jorge Sampaoli, l'actuel sélectionneur du Chili.

"Il a vraiment marqué ma carrière. C'est lui qui m'a lancé en Copa Libertadores et qui m'a offert de l'expérience. Sampaoli m'a forgé un caractère, celui d'aller toujours de l'avant sans jamais renoncer", confie Valencia.

Depuis, l'Equatorien s'est émancipé de son club formateur, avec lequel il a remporté le championnat et terminé meilleur buteur (5 buts en 4 matches) de la Copa Sudamericana en 2013, l'année de son éclosion.

Dribbleur, habile des deux pieds quel que soit son poste - il a débuté milieu droit, a continué ailier gauche et "dépanne" en attaque - "Superman" a exporté ses talents au CF Pachuca, en janvier 2014.

Là encore, Valencia impressionne en finissant meilleur buteur (12 buts) de la saison régulière du championnat mexicain. Même fulgurance en sélection, où il doit pourtant combler le vide laissé par la disparition de Benitez, victime d'un arrêt cardiaque à 27 ans.

"Enner a été extrêmement important pour l'Equateur. Au cours des dix mois où il a été international, il a apporté beaucoup", souligne le sélectionneur Reinaldo Rueda.

Auteur de sept buts lors de ses six dernières sélections, Valencia (12 sél.) a bouclé la préparation pour le Mondial en marquant contre le Mexique et l'Angleterre, un pays qui pourrait le voir débarquer très vite puisque Newcastle, Everton et Tottenham le suivraient de près.

Alors Enner Valencia, étoile montante ou étoile filante? Bien conscient qu'il est plus facile de retourner dans l'ombre que de rester dans la lumière, la pépite équatorienne veut "profiter du moment" sans penser à ses statistiques personnelles: "le plus important est de se qualifier et si ça se produit grâce à mes buts, tant mieux", souffle-t-il.

La France serait bien inspirée de ne pas sous-estimer, mercredi au Maracana de Rio, un "Superman" qui rêve de voler toujours plus haut.

vel-jta/fbx

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