Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi à Lyon dans le centre-est de la France pour protester contre un meeting du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en tournée européenne avant l'élection présidentielle à laquelle il devrait se présenter.
A l'appel de la Fédération de l'Union des Alévis en France (FUAF), quelque 500 manifestants, selon la police, 1.000 selon les organisateurs, se sont regroupés près de la gare près de la préfecture où M. Erdogan devait être reçu par les autorités locales, après s'être entretenu avec le président François Hollande vendredi à Paris.
Estimé entre dix à quinze millions en Turquie (sur 76 millions), les Alévis sont une minorité religieuse très particulière à l'Anatolie et constituent un courant progressiste de l'islam. Dans un pays à forte majorité sunnite, ils peinent à faire valoir leur culte et leur mode de vie libéral et sont très critiques envers la politique d'Erdogan.
"L'assassin n'est pas bienvenu à Lyon. Dictateur de Turquie. Dégage", "Egalité et Liberté pour tous" ou encore "Justice pour le peuple arménien", pouvait-on lire sur des banderoles des manifestants.
"Son gouvernement est autoritaire. Il méprise la démocratie en réprimant dans la violence les manifestations pacifiques et les minorités. Ce n'est pas normal qu'il vienne dans le pays des droits de l'homme", a déclaré à l'AFP Mehmet Demirbas, président du centre culturel lyonnais des Alévis.
Le meeting de M. Erdogan, organisé par l'Union des démocrates Turcs Européens, était prévu dans l'après-midi à Lyon.
"M. Erdogan a un CV bien chargé en matière de non-respect des droits de l'homme. Les autorités françaises, en autorisant la tenue de son meeting électoral, lui donnent un blanc-seing", a regretté Michaël Cazarian, président du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF)-Centre, qui appelait aussi à manifester.
Jeudi en Autriche, entre 6.000 et 10.000 manifestants avaient défilé à Vienne contre un autre meeting de M. Erdogan, largement pressenti pour être le candidat de son parti conservateur à l'élection présidentielle des 10 et 24 août. Il avait consacré la plus grande partie de son discours à promouvoir les succès de sa politique économique, selon ses propos rapportés par l'agence de presse autrichienne APA.
dfa/ppy/prh/gg