Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Bélarus: Le dissident Ales Beliatski libéré de prison, promet de continuer son action

Bélarus: Le dissident Ales Beliatski libéré de prison, promet de continuer son action

Le Bélarus a libéré samedi à la surprise générale le défenseur des droits de l'homme Ales Beliatski, détenu depuis 2011 dans ce pays d'ex-URSS souvent dénoncé par les ONG pour sa répression de toute opposition au président Alexandre Loukachenko.

"Je continuerai à faire ce que je faisais avant", a immédiatement réagi devant la presse cet activiste de 51 ans une fois arrivé à Minsk, la capitale, depuis le camp où il était détenu.

"J'ai été libéré grâce à l'aide et au soutien de l'ensemble de la communauté internationale. C'est pourquoi j'ai été libéré un an et huit mois en avance. Je suis convaincu que d'autres prisonniers politiques le seront bientôt également", a-t-il ajouté.

Incarcéré depuis août 2011, Ales Beliatski dirigeait le centre Viasna ("Printemps"), l'un des principaux mouvements de défense des libertés publiques qu'il a fondé il y a 16 ans pour aider les victimes de répression politique.

L'Union européenne a salué sa libération et a demandé au gouvernement de faire de même pour tous les prisonniers politiques.

La libération de M. Beliatski "est un pas important franchi par les autorités du Bélarus et devrait être suivi sans délai par la libération de tous les prisonniers politiques", déclare un communiqué diffusé par les services de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l'UE.

Un tel geste pourrait "contribuer à améliorer les relations entre l'Union européenne et le Bélarus", souligne le communiqué de l'UE, qui a renouvelé ses sanctions en octobre.

En novembre 2011, M. Beliatski avait été condamné à quatre ans et demi de prison sur des accusations d'évasion fiscale, en raison de comptes bancaires détenus par Viasna en Pologne et en Lituanie sur lesquels étaient déposés des fonds destinés à la défense de prisonniers politiques, une activité criminelle au regard de la loi au Bélarus.

Interpellé après la transmission aux autorités bélarusses par la Lituanie et la Pologne d'informations concernant ces comptes privés dans ces deux pays membres de l'UE, le militant avait été accusé de n'avoir pas déclaré au fisc des revenus perçus à l'étranger.

L'activiste, qui est aussi le vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), a expliqué qu'il avait appris sa libération samedi même par le directeur du camp.

"Ils m'ont mis dans une ambulance et m'ont amené à la gare. A bord du train, un inconnu m'a prêté son téléphone pour que je puisse appeler ma femme", a-t-il déclaré.

"C'est totalement inattendu pour nous", a pour sa part réagi le directeur de Viasna Valentin Stefanovitch, rappelant que M. Beliatski avait reçu deux blâmes de la part des responsables de la prison.

Depuis l'arrivée au pouvoir en 1994 d'Alexandre Loukachenko, les ONG n'ont cessé de dénoncer la répression qui frappe les opposants et les défenseurs des droits de l'homme au Bélarus. Selon elles, la situation a empiré depuis la réélection controversée du président pour un quatrième mandat en 2010.

Selon un responsable de Viasna, Vladimir Labkovitch, il s'agit de la première fois depuis septembre 2011 qu'un prisonnier politique bénéficie d'une libération anticipée au Bélarus.

tk-as-pop/vog

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.