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Alstom dit "oui" à General Electric, l'issue du dossier est proche

Alstom dit "oui" à General Electric, l'issue du dossier est proche

Le groupe industriel français Alstom a dit "oui" au projet d'alliance avec General Electric sur ses activités énergie, mais la validité de l'offre reste toujours suspendue aux discussions entre le groupe Bouygues et l'Etat français.

Le conseil d'administration d'Alstom "a unanimement décidé d'émettre un avis favorable à l'offre de GE", dans le cadre de laquelle il devrait empocher 12,35 milliards d'euros pour la vente sous conditions de ses activités énergie, mettant presque fin à un dossier qui défraie la chronique économique depuis avril.

"C'est un projet trois fois gagnant. Pour Alstom, dont il devrait renforcer les positions et les emplois", pour GE et pour l'État (français), car "le projet d'accord me paraît pleinement répondre aux préoccupations du gouvernement dans l'énergie et le transport", s'est réjoui le PDG d'Alstom Patrick Kron, dans un entretien au Journal du Dimanche.

M. Kron assure également dans cet entretien qu'il passsera "le relais" une fois l'opération avec General Electric (GE) finalisée, ce qui prendra de temps, reconnaît-il.

"C'est un formidable projet industriel" qui va "créer un champion mondial de l'énergie", a jugé de son côté le PDG de l'américain, Jeffrey Immelt.

Mais la validité de l'offre restait toujours "suspendue" samedi soir aux négociations entre le gouvernement et le groupe français Bouygues, a-t-on indiqué au ministère de l'Économie.

Vendredi, le gouvernement s'était prononcé en faveur du projet de l'américain face à celui du tandem germano-nippon Siemens/Mitsubishi Heavy Industries. Il avait annoncé, dans le même temps et à la surprise générale, qu'il comptait devenir l'actionnaire principal d'Alstom afin d'exercer sa "vigilance patriotique", selon les mots du ministre de l'Économie Arnaud Montebourg.

Pour ce faire, il compte racheter 20 des quelque 30% que le groupe diversifié Bouygues détient dans Alstom. Mais, selon des sources proches du dossier, les discussions entre les deux parties achoppent sur le prix de cette acquisition.

Au palais de l'Élysée, une source proche de la présidence se disait, elle, "optimiste sur un débouché rapide avant l'ouverture des marchés" lundi à 07h00 GMT, même si "ce n'est pas encore signé".

Selon des sources proches du dossier, l'Etat souhaite racheter les parts au prix du cours actuel, soit 28 euros par action, selon la dernière cotation d'Alstom vendredi à la clôture de la Bourse de Paris. Car dans le climat politique et social tendu qui règne actuellement en France, le gouvernement ne peut pas paraître dispendieux et devra montrer qu'il a tout fait pour négocier au plus serré pour une dépense qui se chiffrera en milliards.

Mais Bouygues demanderait environ 35 euros par action, selon ces mêmes sources, soit la valorisation que le groupe fait lui-même de sa participation dans ses comptes (3,07 milliards pour environ 30% du capital d'Alstom).

L'issue de ces discussions est cruciale, et samedi à la mi-journée, le président François Hollande avait prévenu que "s'il n'y avait pas ces avancées" avec Bouygues, "s'il n'y avait pas cette vente à un prix qui pour le gouvernement soit acceptable, alors il y aurait nécessairement à revenir sur l'alliance telle qu'elle vient d'être annoncée" avec General Electric.

Mais sans attendre l'annonce de cet accord, Alstom dessinait déjà les futurs contours de sa nouvelle entité.

"Si ce projet était mené à bien, Alstom se concentrerait sur ses activités dans le domaine du transport et sur son alliance avec GE dans le domaine de l'énergie" et utiliserait le produit de la cession notamment "pour renforcer ses activités transport".

Après accord entre Bouygues et l'Etat, la réalisation de l'opération sera encore "subordonnée à la consultation des instances représentatives du personnel, à l'obtention des autorisations réglementaires, y compris au titre du décret relatif aux investissements étrangers en France".

Et c'est aux actionnaires que reviendra "la décision finale".

Le conglomérat américain proposait depuis fin avril de racheter pour 12,35 milliards d'euros les activités énergie d'Alstom, qui constituent 70% de son chiffre d'affaires, le pôle transport ferroviaire constituant le reste.

Depuis jeudi, il offrait en plus de créer trois coentreprises à parité (turbines à vapeur, réseaux et énergies renouvelables) avec Alstom et de lui céder son activité de signalisation ferroviaire.

Surtout, dans l'alliance à 50-50 dans les turbines à vapeur (qui équipent les réacteurs des centrales nucléaires d'Electricité de France, EDF), l'Etat français aurait un droit de veto (en souscrivant des actions de préférence) assorti de droits de gouvernance.

Sur l'offre Siemens/Mitsubishi Heavy Industries, Alstom se contente d'expliquer qu'elle "ne répondait pas de manière adéquate à l'intérêt social d'Alstom ni à celui de l'ensemble de ses parties prenantes".

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