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Les Etats-Unis sanctionnent l'Ouganda pour sa loi "infâme" anti-homosexualité

Les Etats-Unis sanctionnent l'Ouganda pour sa loi "infâme" anti-homosexualité

Les Etats-Unis ont pris jeudi des sanctions contre l'Ouganda coupable de s'être doté d'une loi "infâme" réprimant l'homosexualité, une législation que le secrétaire d'Etat John Kerry avait comparée à celles de l'Allemagne nazie et de l'apartheid en Afrique du Sud.

Cette loi, adoptée en février par Kampala et qui a soulevé un tollé en Occident, va "à l'encontre des droits de l'homme universels" et "complique (la) relation bilatérale" américano-ougandaise, a déploré la Maison Blanche dans un communiqué.

Les sanctions prises par le département d'Etat interdisent de visas pour les Etats-Unis des "responsables ougandais impliqués dans de graves violations des droits de l'homme", notamment contre des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bi-sexuels et transsexuels), selon la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Caitlin Hayden. Les mesures punitives suspendent aussi le financement de programmes destinés au gouvernement ougandais.

Sont visés la police ougandaise, le ministère de la Santé et un projet d'exercice aérien mené par les forces armées américaines en Ouganda.

Washington a alloué en 2013 à Kampala quelque 487 millions de dollars d'assistance, dont 411 millions pour le secteur de la santé. Les programmes gelés représentent une poignée de millions de dollars.

Les sanctions interdisent encore l'entrée sur le sol américain d'"Ougandais responsables de faits significatifs de corruption publique", selon la Maison Blanche.

Les Etats-Unis et l'Ouganda restent toutefois des alliés et coopèrent notamment pour la traque du chef de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), Joseph Kony, recherché par la Cour pénale internationale et Washington.

Cette collaboration militaire n'est pas remise en cause, pas plus que l'aide humanitaire, a précisé la Maison Blanche.

La chef des démocrates à la Chambre des représentants Nancy Pelosi s'est félicitée de ce "message fort envoyé au gouvernement ougandais: les Etats-Unis ne tolèreront pas l'infâme persécution des Ougandais LGBT". Elle a jugé la loi anti-homosexualité d"une ignorance, injustice et cruauté à couper le souffle".

Cette législation avait été promulguée en février par le président Yoweri Museveni, réprimant la "promotion de l'homosexualité" et obligeant à dénoncer des homosexuels. Elle a provoqué de vives condamnations des Etats-Unis, de pays d'Europe et du Parlement européen.

John Kerry l'avait comparée à l'époque aux lois anti-juives de l'Allemagne nazie et à celles du régime d'apartheid en Afrique du Sud et il annoncé que les Etats-Unis allaient "revoir" leur coopération avec Kampala.

Mais cela n'a pas barré la route de l'Ouganda vers la présidence de l'Assemblée générale des Nations unies, à laquelle il a accédé la semaine dernière pour une année. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait alors félicité le chef de la diplomatie ougandaise Sam Kutesa.

Lors d'une cérémonie pour des personnes LGBT du département d'Etat, John Kerry a repris réaffirmé l'antienne de sa prédécesseure Hillary Clinton: "les droits des LGBT sont des droits de l'homme et les droits de l'homme sont des droits des LGBT".

"La violence anti-LGBT n'importe où est une menace pour la paix, la stabilité et la prospérité partout" dans le monde.

De son côté, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU Samantha Power a de nouveau réclamé que la loi ougandaise soit "abrogée", tout comme celles de "plus de 76 pays dans le monde qui criminalisent l'homosexualité".

nr/rap

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