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Kosovo: Les Serbes enlèvent une barricade installée depuis trois ans à Mitrovica

Kosovo: Les Serbes enlèvent une barricade installée depuis trois ans à Mitrovica

Les Serbes du Kosovo ont enlevé mercredi matin une barricade installée il y a trois ans pour empêcher l'accès des Kosovars albanais dans la partie serbe de la ville divisée de Mitrovica, un geste hautement symbolique qui illustre une détente dans les relations entre les deux communautés.

Haute de deux mètres, cette barricade, un remblai renforcé de blocs de béton, était installée depuis juillet 2011 à la sortie serbe du pont qui enjambe la rivière Ibar, frontière naturelle entre la partie serbe et albanaise de cette ville.

Elle a été enlevée tôt dans la matinée à l'aide d'un bulldozer, a rapporté une journaliste de l'AFP.

La barricade avait été érigée pour marquer le refus des Serbes de reconnaître les autorités de Pristina, qui ont proclamé unilatéralement en 2008 l'indépendance du Kosovo de la Serbie.

En début d'après-midi, la circulation routière sur le pont avait repris sans encombre et sans incident.

Sous la houlette de l'Union européenne, la Serbie et le Kosovo ont conclu en avril 2013 à Bruxelles un accord historique visant à la normalisation de leur relations, mises à mal par le conflit serbo-kosovar de 1998-99 et par la proclamation d'indépendance que Belgrade refuse de reconnaître.

Depuis, encouragés par Belgrade, les 120.000 Serbes du Kosovo, mais surtout les 40.000 d'entre eux qui vivent dans le nord - région limitrophe de la Serbie, où ils sont majoritaires et où Pristina n'exerce pratiquement aucun contrôle -, ont donné plusieurs signes encourageants à l'égard de Pristina, comme début juin, lorsqu'ils ont participé pour la première fois à des élections législatives kosovares.

Le Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, a salué l'enlèvement de la barricade estimant qu'il s'agissait d'une conséquence logique de la mise en oeuvre de l'accord de Bruxelles.

Dans la partie serbe de Mitrovica, la décision des autorités locales ne faisait toutefois pas l'unanimité parmi les Serbes.

"Nous n'avons plus de protection maintenant", a dit Dragoslav Vicentijevic, un retraité.

"Je me sentais bien plus en sécurité lorsque la barricade était en place", a renchéri Danijela, une économiste qui a refusé de dévoiler son nom de famille.

str-ih-cn/ ros

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