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Négociations nucléaires: face à face entre Iran et USA à Genève

Négociations nucléaires: face à face entre Iran et USA à Genève

La levée des sanctions internationales qui frappent durement l'économie iranienne sont pour Téhéran l'enjeu majeur des négociations sur le nucléaire iranien, avec pour la première fois des représentants américains et iraniens qui se rencontrent officiellement lundi à mardi à Genève.

La réunion doit commencer à 14H00 (12H00 GMT). Elle se tient à l'hotel Intercontinenal, lieu de toutes les négociations majeures à Genève, qu'affectionnent Iraniens et Américains.

L'annonce de cette rencontre surprise a été faite samedi par les Iraniens. Washington a confirmé laconiquement la réunion sans commentaires, en ajoutant toutefois qu'il n'y aurait aucune communication sur la teneur des discussions.

"Nous avons toujours eu des discussions bilatérales avec les Etats Unis en marge des discussions avec le groupe 5+1 mais dans la mesure où les négociations sont entrées dans une phase sérieuse, nous voulons avoir des négociations séparées", a expliqué avant son départ de Téhéran le négociateur iranien, le vice ministre des Affaires Etrangères Abbas Araghchi.

Il s'est réjoui de la présence à Genève du sous-secrétaire d'Etat William Burns, en plus de la négociatrice habituelle, la sous-secrétaire d'Etat Wendy Sherman. M. Burns, un grand expert du Moyen Orient, est un des hauts responsables américains les plus familiers avec le dossier iranien.

C'est la première fois que Téhéran mène des discussions bilatérales officielles hors des séances des négociations avec le groupe 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne).

Des négociations secrètes s'étaient cependant déjà tenues pendant de longs mois à Oman entre Téhéran et Washington en 2013, avec William Burns dans l'espoir de relancer les discussions officielles.

Les discussions seront focalisées sur la levée des sanctions américaines en cas d'accord définitif sur le nucléaire iranien, que les deux parties souhaitent conclure d'ici le 20 juillet.

Pour Téhéran il n'est pas question d'élargir la discusion à d'autres sujets, comme par exemple l'aide à la Syrie. "La question des discussions avec les Américains est (uniquement) nucléaire. Il s'agit de prendre des décisions à propos de toutes les sujets, en particulier celui des sanctions", a prévenu M. Araghchi.

En janvier dernier, un accord préliminaire est entré en vigueur sur une levée très partielle des sanctions, en échange de la limitation de l'enrichissement d'uranium. L'accord, valable 6 mois le temps d'élaborer un texte définitif, se termine en principe le 20 juillet. Il peut cependant être prolongé.

La diplomate en chef de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui mène les négociations au nom des pays du groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), sera représentée à Genève lundi et mardi par son adjointe, Mme Helga Schmid.

L'accord global que les 5+1 cherchent à conclure avec l'Iran devrait régler une crise entre Téhéran et la communauté internationale, qui dure depuis plus de 10 ans.

Après les discussions genevoises, une rencontre bilatérale est également prévue par les Iraniens avec la Russie, à Rome mercredi et jeudi.

"L'Iran aura des négociations avec tous les membres du groupe 5+1 mais les Etats-Unis sont le principal et le plus important interlocuteur car ce sont les Américains qui ont créé tout ce brouhaha à propos du programme nucléaire pacifique de l'Iran", a déclaré à l'AFP Cyrus Nasseri, membre de l'équipe de négociateurs nucléaires entre 2003 et 2005 lorsque l'actuel président Hassan Rohani était en charge des négociations.

"Toute la question est de savoir si les Etats-Unis sont désormais prêts à faire le pas et accepter une solution raisonnable gagnant-gagnant pour les deux parties. Autrement dit à avaler les couleuvres après dix ans d'accusations sans fondement contre le programme nucléaire iranien", a-t-il ajouté.

Les dirigeants iraniens, y compris le président Rohani, ont répété ces dernières semaines que l'Iran ne renoncerait pas à ses droits nucléaires, notamment posséder un "programme de production de combustible nucléaire" pour ses futures centrales et réacteurs.

Mais pour Téhéran, il s'agit aussi de discuter des modalités de la levée des sanctions économiques.

"L'un des principaux sujets de discussions (avec les Etats-Unis, ndlr) est comment défaire la toile d'araignée des sanctions pour permettre à l'Iran de rétablir ses relations économiques avec le reste du monde", estime encore M. Nasseri, qui se dit en tout cas optimiste sur les négociations.

Officiellement, Téhéran a indiqué que les réunions bilatérales ont pour but de préparer la prochaine session avec les 5+1, prévue du 16 au 20 juin à Vienne, et ajouté que des bilatérales avec d'autres membres du groupe étaient en préparation.

Depuis le 20 janvier, plusieurs séries de discussions ont été menées entre l'Iran et les grandes puissances pour mettre fin à dix ans de crise sur la question nucléaire, mais la dernière séance, en mai à Vienne, s'est achevée sans résultat.

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